L’Église, c’est plus que ce qu’on croit. Et tant mieux!

Au fait, c’est quoi l’Église? Il vaudrait la peine, un jour, de faire un micro-trottoir à ce sujet. Et qu’est-ce que j’attends pour le faire?

L’Église, c’est…

L’Église, ce peut être d’abord un édifice, au milieu du village, évidemment.

L’Église, c’est une institution confessionnelle : catholique, réformée, orthodoxe, évangéliques (au pluriel, tant la diversité est grande) et j’en passe (pardon…)

L’Église, c’est une communauté composée de ceux qui lui donnent vie par leurs engagements personnels, leur soutien moral et financier (à part les cantons de Genève et Neuchâtel, ils n’ont pas vraiment le choix). Ceux qui y sont mais sans attaches et qui n’ont pas voulu ou pensé la quitter. Ceux qui y restent pour de nombreuses bonnes (ou mauvaises) raisons. Et tous les autres aussi.

L’Église, c’est elle qu’on appelle un jour parce qu’on veut faire baptiser son enfant, bénir son mariage ou dire adieu à un proche.

Ça, c’est celle qu’on voit. Mais ça n’est pas que ça.

Visible et invisible. Réelle et virtuelle.

L’Église, elle est réelle et visible. Et elle est aussi virtuelle et invisible. C’est cela qui change tout. Et cela ne s’oppose pas, heureusement. C’est cela qui m’empêche de désespérer.

« Ah bon, tu désespères? » Oui, je l’avoue, je perdais l’espoir devant des cultes qui ne parlent plus qu’à une minorité, devant des affirmations du genre « L’Église ne sert plus à rien! », des jeunes et moins jeunes pétris de questions, mais qui se tournent vers internet pour y trouver des réponses sur la vie, la mort, l’amour…

Oui, je désespérais… Jusqu’à il y a peu. Jusqu’à ce que je fasse la connaissance de blogueurs protestants (Diane Friedli, Philippe Golaz, Armin Kressmann, Olivier Keshavjee, Hyonou Paik, Benjamin Corbaz et d’autres) et catholiques (Vincent Lafargue) aussi, à l’initiative de Nicolas Friedli qui a tenté de redonner vie à la blogosphère réformée. Il y a ce site qui se veut être une présentation toute simple de ce qu’est le protestantisme.

D’autres voix que les sites officiels.

Ce que j’ai pu constater, c’est que ces blogueurs détonent des sites des Églises institutionnelles qui donnent moult informations dans une forme et un langage peu attrayants. Ainsi, ces blogueurs parlent de leurs expériences, répondent aux questions d’internautes, chercheurs de Dieu, partagent des avis personnels parfois à contre-courant d’un discours institutionnel. Ils entretiennent le dialogue. Ils m’ont donné l’envie d’en être aussi. D’ailleurs, est-ce que la radio Canal 3 m’aurait contacté si je n’étais pas connecté?

Il y a eu aussi un projet de Paroisse virtuelle mais bien réelle qui, malheureusement, est mort aujourd’hui. Pour toujours? Un autre est en train de voir le jour sur les réseaux sociaux : une Open Source Church.

Plutôt qu’une nouvelle paroisse à gérer avec ses organes, règlements et politiques, le web est un espace où il est (enfin) possible de rencontrer les gens dans leurs questionnements. Les rencontrer au moment où ils sont là et disponibles, parce que le dimanche matin, on a tant d’autres choses à faire que d’aller au culte, comme le relève le pasteur Marc Pernot dans Réformés.

L’espoir fait vivre ou revivre.

Par ces initiatives, la plupart personnelles ou d’autres, rares encore, soutenues par les institutions, j’ai retrouvé de l’espoir. Si ce que je vois de l’Église, là où je suis, s’effrite ou est près de disparaître, où des activités meurent faute de repreneurs, il y en a une autre qui va à la rencontre. Qui se donne et emploie les moyens de communications actuels (parce que les flyers monochromes au fond des églises…), qui invite à interagir (parce que c’est rarissime dans les cultes), qui accueille sans besoin de montrer patte blanche ou devenir membre (parce que vous bien des nôtres, n’est-ce pas?). Une Église non institutionnelle qui accompagne les gens dans ce qu’ils vivent avec des mots compréhensibles (parce que tout le monde ne comprend plus péchés et résurrection).

Mais cette Église-là, si elle a une dimension virtuelle, n’en reste pas moins réelle, car animée par de vraies personnes. L’Intelligence artificielle ne s’est pas encore invitée, mais qui sait?

Les moyens, les horaires et les lieux changent, alors que la rencontre, la recherche de sens, les questions essentielles subsistent. D’autres s’y essaient à leur tour, à l’image de La Margelle, lieu d’écoute et d’accompagnement en Ville de Neuchâtel.

L’Église, c’est plus que ce qu’on croit. Et tant mieux!

3 réflexions au sujet de “L’Église, c’est plus que ce qu’on croit. Et tant mieux!”

  1. Intéressant ! J’ai envie de vous suivre « un bout », pour voir … quand bien même j’ai personnellement besoin d’aller aussi à l’église le dimanche matin selon mes choix. J’ai la chance de vivre parfois des cultes au cours desquels notre jeune ministre (quand c’est lui qui officie) invite à interagir. Ce n’est pas toujours facile, surtout lorsque l’on a un certain âge 😂, voire un âge certain !!!
    Mais … je garde mon cœur et mon esprit ouverts.

  2. Bonjour Madame et merci de votre commentaire. Même si dans ce billet, je parle d’une forme d’Église virtuelle animée de gens bien réels et engagés, je reste convaincu de la force d’une communauté bien vivante que l’on fréquente. Moi-même, je suis au quotidien en contact avec des hommes, des femmes et des enfants. Les réseaux sociaux et internet restent des outils au service de la rencontre.
    Le titre dit bien « c’est plus que ce qu’on croit ». Cela ne s’oppose pas. Il est indispensable de prendre soin de la communauté vivante et réelle composée majoritairement de ceux et celles qui sont là et qui assistent plutôt qu’interagissent, quoique…
    Et (pas mais), il y a une forme complémentaire qui se fait jour pour ceux et celles qui ne sont pas ou plus là, pas ou peu intégrés ni impliqués et qui ne veulent pas seulement assister mais prendre une part plus active.
    Je suis persuadé que l’Esprit souffle aussi sur le virtuel comme sur le réel.
    Et encore bravo à votre paroisse d’avoir un pasteur qui invite à l’interaction, idéalement adaptée aux différentes tranches d’âges de votre communauté.
    Bien à vous. JM Leresche

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