Rêve éveillé

Rêve éveillé : les aspects pratiques

Dans un précédent article, j’ai expliqué la démarche du rêve éveillé dirigé.

Partage d’expérience autour du rêve éveillé

J’aimerais ici y donner suite par quelques aspects pratiques.

Mon expérience s’enracine dans le cadre du catéchisme d’adolescents et la narration de textes bibliques.

Avant la narration

Il est important de consacrer suffisamment de temps à la préparation de la narration. Car, il ne s’agit pas « juste » de lire un texte, mais d’immerger le public, avec soi, dans l’univers et l’histoire du texte.

Le choix est également crucial. Si la narration s’inscrit dans une thématique particulière,  veiller à ce que le texte choisi rejoigne celle-ci. Par exemple : la rencontre sous les chênes de Mambré, Abraham qui accueille trois voyageurs dans une oasis, trouverait toute sa place dans le thème plus large de l’hospitalité.

Lire d’abord pour mieux raconter

Lire le texte dans plusieurs versions permet de découvrir des manières différentes de raconter : choix des mots, formulations…

La version Nouvelle Bible Segond, version d’études est enrichie de nombreuses notes de lecture et commentaires utiles.

Nouvelle Bible Segond

Une bonne ressource est le livre « La bible en 365 histoires » pour trouver une réécriture des récit bibliques.

La Bible en 365 histoires

J’aime me laisser interpeler par des tableaux ou représentations de certaines scènes bibliques et m’en inspirer.

Se laisser du temps pour « digérer » ces différents contenus.

Décor, lieux, personnages

Le but de la narration est d’emmener les auditeurs dans un décor où ils pourront se projeter. Il est donc nécessaire d’imaginer une description de ce décor assez précise, sans être trop directif, laissant suffisamment de  marge pour que chacun puisse se faire sa propre idée. Insister par contre des éléments essentiels. Pas trop de détails inutiles, pas trop de flou non plus.

Réfléchir encore aux aspects  sensoriels : chaleur ou froid, vent, brise, fraîcheur de l’eau, sensation sur son visage… Cela pour renforcer l’immersion.

La description des lieux est importante, car on fait voyager les auditeurs dans le temps aussi : si on parle d’une maison à l’époque de Jésus, ce n’est pas une maison  du 21e siècle. Il vaut la peine de se renseigner.

Pour en savoir plus sur la société du temps de Jésus, le livre « Dictionnaire du Nouveau Testament » de Xavier Léon Dufour donne de précieuses informations.

• Dictionnaire du Nouveau Testament

Dans un récit, il y a plusieurs types de personnages : les protagonistes, les secondaires et les fictifs. Les premiers ont la parole, font les actions. Les deuxièmes occupent l’arrière-plan ou ont un rôle collectif, à l’image des foules. Les personnages fictifs ne sont pas mentionnés dans le texte, mais peuvent apporter une regard plus large sur ce qui se passe. Par exemple, des servantes discutant entre elles apportent une autre approche, exprime une réflexion que le texte initial ne dit pas.

Je fais le choix aussi de ne pas donner la parole à des animaux ou des objets inanimés. De même que je ne fais pas directement parler Dieu. J’évoquerai une voix, par exemple.

Il vaut la peine de bien réfléchir aux personnages présents, car il ne faut non plus multiplier les intervenants au risque de perdre les auditeurs.

Encore une fois, se donner du temps pour laisser l’histoire fait son chemin en soi.

Raconter pour soi

Et raconter. Raconter. Raconter encore et pour soi. Prendre aussi quelques libertés avec le texte initial. Par exemple, un chat pourrait être présent dans la maison, sans que le texte en fasse mention.

Ne pas hésiter à saisir tous les moments pour se raconter l’histoire. En attendant le train, lors d’une balade, avant de s’endormir. Bref, se laisser habiter par le récit.

Faut-il écrire un texte du rêve éveillé dirigé ? Je ne le fais pas. Je me raconte plusieurs fois l’histoire. Je vivrai la même expérience que les auditeurs et me laisse porter par ce que je vois en narrant, tout en restant attentif à la dimension du temps. Mes narrations durant entre 20 et 30 minutes.

Il peut être utile d’avoir un « squelette » du récit pour ne pas perdre.

Et après toutes ces étapes… Il n’y a plus qu’à ! Ce sera l’objet d’un prochain article.

Image de couverture : Livre Chien Les Contes De Fées – Image gratuite sur Pixabay

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