Le cadeau des mots

Lors du culte de fête du KT qui s’est déroulé dimanche de Pentecôte à Cortaillod, les 15 jeunes des paroisses du Joran et de La BARC nous ont fait le cadeau de leurs mots pour dire leur cheminement spirituel.

Des questions pas faciles

C’est pendant le camp de La Bégude, durant la semaine de l’Ascension, que nous avons demandé aux catéchumènes de rédiger leurs textes personnels en vue de la fête.

  • Qu’avez-vous envie de répondre à l’amour de Dieu pour vous ?
  • Où en êtes-vous aujourd’hui avec la foi ?
  • Vers quoi avez-vous envie de vous engager après cette année de KT ?
  • Pourquoi demandez-vous le baptême aujourd’hui ? Pour celles et ceux qui n’étaient pas baptisés.

Ces questions ne sont pas faciles, n’est-ce pas ? Même pour nous, adultes et animateurs dans la jeunesse ! De telles questions nous posent… question !

Camp KT La Bégude 2025
La belle équipe du camp de La Bégude 2025

Authenticité et sincérité

C’est avec beaucoup de sérieux que les catéchumènes y ont répondu. Elles et ils ont fait preuve d’authenticité et de sincérité pour mettre en mots ce qui relève  de l’intime. C’était encore un autre exercice que de prendre distance avec des exigences scolaires : l’orthographe, ça compte ? Non, ce n’est pas le plus important… Oui, on peut faire des ratures…’catéchumènes’, ça s’écrit comment ?

Et c’est avec un courage certain, qu’elles et ils ont partagé leurs témoignages devant une large assemblée, composée de leur familles et des paroissiens réunis lors du culte de fête à Cort’Agora.

Un cadeau pour toutes et tous

Pour nous, animatrices et animateurs, qui avons suivi le cheminement de chacune et chacun, c’est un vrai et beau cadeau qui nous est partagé. Oser affirmer sa confiance tout autant que ses hésitations. Dire que Dieu est là dans sa vie ou qu’il est plutôt à découvrir. Vouloir s’engager pour accompagner de futurs catés ou se donner le temps de la réflexion. Tout autant de bonnes réponses.

Un compagnonnage à vie

Croire ou ne pas croire, telle n’est pas la question ! Le KT, c’est permettre à chaque jeune de se forger sa propre opinion, de l’accompagner dans ses questions, sans imposer de réponses toutes faites ni définitives.

Tout au long de l’année, ça a été une joie vraie et sincère de découvrir ensemble la richesse de l’Evangile et de chacun au travers de questions sur la vie, sur soi, sur le monde, sur Dieu. Et, aujourd’hui, au terme de cette année, c’est une joie tout aussi vraie et sincère de voir le chemin parcouru, les belles personnes que ces jeunes sont devenus.

Fête du KT Joran-La BARC
L’équipe du KT lors du culte de fête à Cortaillod

On ne cesse de le répéter : le caté ne s’arrête pas à la fin de l’année, au culte de fête. Du KT, on en fait tout au long de sa vie.

Et chacune et chacun constatera sans doute que ce qui était vrai et certain à une époque l’est peut-être un peu moins ou un peu différemment à une autre. C’est normal, c’est la vie.

Bravo à vous toutes et tous, catéchumènes, monitrices et moniteurs, collègues !

Et bonne route !

Image de couverture : Photo gratuite sur Pixabay

Se lancer dans le rêve éveillé

Après avoir découvert le but d’une animation de rêve éveillé et abordé les questions pratiques de préparation, il est temps maintenant de se lancer dans l’aventure. Ce que j’ai fait à plusieurs reprises dans le cadre du catéchisme avec des adolescents.

Pour un petit rappel, vous pouvez lire ou relire les deux premiers articles :

Partage d’expérience autour du rêve éveillé

Rêve éveillé : les aspects pratiques

La mise en place

Trouver un endroit suffisamment grand pour permettre aux auditeurs d’avoir de la place autour d’eux. Même s’ils ne vont pas bouger, il est plus agréable de ne pas se sentir coincé dans une petite pièce. Le lieu doit aussi être suffisamment silencieux pour favoriser la narration. Il peut être possible de mener un « rêve éveillé » en extérieur, mais il faudra veiller à ce qu’il n’y ait pas trop de bruits parasites. Ceux de la nature sont par contre les bienvenus et à valoriser.

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Rêve éveillé : les aspects pratiques

Dans un précédent article, j’ai expliqué la démarche du rêve éveillé dirigé.

Partage d’expérience autour du rêve éveillé

J’aimerais ici y donner suite par quelques aspects pratiques.

Mon expérience s’enracine dans le cadre du catéchisme d’adolescents et la narration de textes bibliques.

Avant la narration

Il est important de consacrer suffisamment de temps à la préparation de la narration. Car, il ne s’agit pas « juste » de lire un texte, mais d’immerger le public, avec soi, dans l’univers et l’histoire du texte.

Le choix est également crucial. Si la narration s’inscrit dans une thématique particulière,  veiller à ce que le texte choisi rejoigne celle-ci. Par exemple : la rencontre sous les chênes de Mambré, Abraham qui accueille trois voyageurs dans une oasis, trouverait toute sa place dans le thème plus large de l’hospitalité.

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Partage d’expérience autour du rêve éveillé

À plusieurs reprises, j’ai eu l’occasion d’animer une manière originale de s’approprier un texte biblique, notamment avec un jeune public : le rêve éveillé.

Le rêve éveillé dirigé est une méthode psychothérapeutique élaborée par Robert Desoille dans les années 1930. Cette méthode s’appuie sur la fonction imaginative, qui à l’état de veille, se manifeste spontanément par la rêverie ou peut être activée par un signal sonore, visuel, ou toute autre sollicitation sensorielle.

Rêve éveillé dirigé selon Wikipedia.org

Je cherche encore à parfaire cet exercice narratif et méditatif qui est stimulant tant pour celui qui l’anime que pour les participants.

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Du Metal chrétien, c’est pas sérieux !

Pour sa deuxième édition, le Festival BREF a investi la ville de Morges. Préparé par des jeunes et pensé pour des jeunes de 15 à 25 ans, ce rendez-vous a réuni des catéchumènes et accompagnant-es des Églises réformées de Suisse romande et de France voisine.

Le programme proposait divers ateliers, des célébrations et des concerts variés sous le slogan OSER OUVRIR. Parmi ceux-ci, j’ai accompagné des jeunes à « Oser le métal et la foi » avec cette question : est-ce que le rock metal et la foi ont quelque chose à voir et à se dire.

À lire aussi : Oser élargir le répertoire : paroles de pasteurs | Réformés.ch

Ouvert à la curiosité

J’avoue que j’y suis allé dans un esprit de curiosité, laissant au vestiaire des idées préconçues et entendues durant mon adolescence : « le rock, et plus encore le heavy metal, c’est satanique ! », « Il y a plein de messages cachés contre Dieu et Jésus », « C’est l’Antéchrist ! »

Animant l’atelier, les deux pasteurs francophones Nicolas Charrière et Timothée Reymond ont retracé l’histoire du rock’n’roll jusqu’au metal et comment ce genre musical peut aussi être porteur du message évangélique, tout comme le gospel dans un autre genre.

À lire aussi : Metal et foi chrétienne, un duo surprenant mais gagnant!

Un projet suisse qui rassemble

Pour sa part, le pasteur bernois Samuel Hug a rappelé que beaucoup de psaumes étaient chantés et accompagnés de musique. Nous avons encore quelques indications dans la bible. Ensuite, avec le groupe Adoramus, il a expliqué la naissance de la Metalchurch qui est devenu un projet concret de l’Église bernoise qui y a consacré des moyens.

Ouvert ici. Là, c’est trop fermé

Tout comme le rock à son époque, le projet Metalchurch est né du sentiment pour ses initiateurs de ne pas se retrouver dans les « cases » de la société ni dans celles des Églises. Pouvoir jouer la musique qu’on aime et comme on veut, être soi-même, avec ses goûts, ses cheveux longs (pour les hommes), ses tatouages, ses vêtements, ses bijoux. Un désir et une volonté son nés de pouvoir louer Dieu et le célébrer avec d’autres qui partagent les mêmes passions pour le hard rock et la culture heavy metal, mais qui ne se retrouvent pas dans les célébrations traditionnelles. Car, oui, on peut être chrétien-ne et aimer le metal, avoir un look qui nous est propre, même s’il dérange parfois. Et il y a là une vraie vie d’Église, des rencontres, des accompagnements, des prières, une solidarité, un service à l’autre, en un mot, il y a une communauté vivante.

Pas si loin finalement

Je n’ai pu m’empêcher de tirer un parallèle avec ce que nous vivons, ou essayons de faire vivre, à la Lanterne, à notre échelle : accueillir toutes celles et tous ceux qui ne se sentent pas en phase avec une manière de « faire Église » trop traditionnelle, traditionnaliste, voire moralisatrice.

En ressortant de cet atelier, j’ai ouvert mon horizon musical. Je ne vais pas devenir métalleux pour autant. Mais, j’ai aiguisé ma curiosité pour d’autres manières d’être Église que le dimanche matin aux sons de l’orgue et des cantiques. Je me suis laissé habiter par cette question : comment se rapprocher de celles et ceux qui peinent à trouver une vraie place, la leur, dans notre manière de célébrer, dans nos églises et temples ? Tous ces projets novateurs sont ce qui s’appelle des fresh expressions. Il ne s’agit pas de se convertir l’un à l’autre, mais de s’enrichir, de savoir se montrer curieux, de quitter des idées toutes faites et définitives de ce qu’est ou devrait être l’Église avec un grand E, parce qu’elle a toujours été ainsi. Le Christ ne nous invite-t-il pas à quitter nos schémas au profit d’une rencontre humaine et authentique avec l’autre ?

À lire aussi : Elle est fraîche, mon expression ! – Labo Khi

Un regret… Et une conviction

Je suis revenu avec un regret quand même : je n’ai pas pu assister à un live de la Metalchurch ni au culte metal, prévu en fin de soirée le samedi, car il y avait incompatibilité d’horaires avec d’autres impératifs. Mais, je ne désespère pas d’assister un jour à une telle célébration.

Et je suis aussi convaincu que le heavy metal et la foi peuvent faire bon ménage. Et ça, c’est du sérieux !

À lire aussi : Reflets du festival jeunesse BREF 2024 – paroisse de la BARC et le billet de Laure Devaux – BREF… oser