Pour sa deuxième édition, le Festival BREF a investi la ville de Morges. Préparé par des jeunes et pensé pour des jeunes de 15 à 25 ans, ce rendez-vous a réuni des catéchumènes et accompagnant-es des Églises réformées de Suisse romande et de France voisine.
Le programme proposait divers ateliers, des célébrations et des concerts variés sous le slogan OSER OUVRIR. Parmi ceux-ci, j’ai accompagné des jeunes à « Oser le métal et la foi » avec cette question : est-ce que le rock metal et la foi ont quelque chose à voir et à se dire.
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Ouvert à la curiosité
J’avoue que j’y suis allé dans un esprit de curiosité, laissant au vestiaire des idées préconçues et entendues durant mon adolescence : « le rock, et plus encore le heavy metal, c’est satanique ! », « Il y a plein de messages cachés contre Dieu et Jésus », « C’est l’Antéchrist ! »…
Animant l’atelier, les deux pasteurs francophones Nicolas Charrière et Timothée Reymond ont retracé l’histoire du rock’n’roll jusqu’au metal et comment ce genre musical peut aussi être porteur du message évangélique, tout comme le gospel dans un autre genre.
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Un projet suisse qui rassemble
Pour sa part, le pasteur bernois Samuel Hug a rappelé que beaucoup de psaumes étaient chantés et accompagnés de musique. Nous avons encore quelques indications dans la bible. Ensuite, avec le groupe Adoramus, il a expliqué la naissance de la Metalchurch qui est devenu un projet concret de l’Église bernoise qui y a consacré des moyens.
Ouvert ici. Là, c’est trop fermé
Tout comme le rock à son époque, le projet Metalchurch est né du sentiment pour ses initiateurs de ne pas se retrouver dans les « cases » de la société ni dans celles des Églises. Pouvoir jouer la musique qu’on aime et comme on veut, être soi-même, avec ses goûts, ses cheveux longs (pour les hommes), ses tatouages, ses vêtements, ses bijoux. Un désir et une volonté son nés de pouvoir louer Dieu et le célébrer avec d’autres qui partagent les mêmes passions pour le hard rock et la culture heavy metal, mais qui ne se retrouvent pas dans les célébrations traditionnelles. Car, oui, on peut être chrétien-ne et aimer le metal, avoir un look qui nous est propre, même s’il dérange parfois. Et il y a là une vraie vie d’Église, des rencontres, des accompagnements, des prières, une solidarité, un service à l’autre, en un mot, il y a une communauté vivante.
Pas si loin finalement
Je n’ai pu m’empêcher de tirer un parallèle avec ce que nous vivons, ou essayons de faire vivre, à la Lanterne, à notre échelle : accueillir toutes celles et tous ceux qui ne se sentent pas en phase avec une manière de « faire Église » trop traditionnelle, traditionnaliste, voire moralisatrice.
En ressortant de cet atelier, j’ai ouvert mon horizon musical. Je ne vais pas devenir métalleux pour autant. Mais, j’ai aiguisé ma curiosité pour d’autres manières d’être Église que le dimanche matin aux sons de l’orgue et des cantiques. Je me suis laissé habiter par cette question : comment se rapprocher de celles et ceux qui peinent à trouver une vraie place, la leur, dans notre manière de célébrer, dans nos églises et temples ? Tous ces projets novateurs sont ce qui s’appelle des fresh expressions. Il ne s’agit pas de se convertir l’un à l’autre, mais de s’enrichir, de savoir se montrer curieux, de quitter des idées toutes faites et définitives de ce qu’est ou devrait être l’Église avec un grand E, parce qu’elle a toujours été ainsi. Le Christ ne nous invite-t-il pas à quitter nos schémas au profit d’une rencontre humaine et authentique avec l’autre ?
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Un regret… Et une conviction
Je suis revenu avec un regret quand même : je n’ai pas pu assister à un live de la Metalchurch ni au culte metal, prévu en fin de soirée le samedi, car il y avait incompatibilité d’horaires avec d’autres impératifs. Mais, je ne désespère pas d’assister un jour à une telle célébration.
Et je suis aussi convaincu que le heavy metal et la foi peuvent faire bon ménage. Et ça, c’est du sérieux !
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