Le KT, c’est du job !

Récemment, j’ai été occupé par la finalisation des diplômes de nos monitrices et moniteurs. En me prêtant au difficile exercice du décompte des heures, j’ai pris conscience de tout l’investissement que  cela représente et dont on n’a pas toujours une idée très précise. Voici quelques éléments pour en prendre toute la mesure.

Cet article reprend des réflexions de « une expérience de formation« .

Une formation en trois étapes

A l’issue de l’année de KT, les jeunes âgés de 15-16 ans, peuvent choisir de se former pour devenir monitrices ou moniteurs de KT. Cette formation se compose de trois étapes : premièrement,  le ou la  catéchumène est Jeune en formation (JEF). Une formation théorique et pratique lui permet d’acquérir et développer des compétences en animation de groupe, prise de parole en public, réflexion autour de sa propre foi et la manière de la partager.

La deuxième étape sera centrée sur l’aspect biblique et la mise en lien des textes avec les enjeux actuels et comment les partager avec de jeunes publics. Un peu plus âgés, les JEF deviennent  alors de Jeunes accompagnants de catéchisme (JAC). Ainsi, ils et elles prennent plus de responsabilités dans les week-ends et les camps.

La troisième étape est la réalisation d’un travail de diplôme, de la réflexion thématique à son évaluation, en passant par la réalisation pratique et l’animation lors d’une activité,  un week-end ou un camp. Une remise officielle du diplôme lors d’un culte marque cette étape importante.

Un investissement conséquent

On l’imagine aisément, une telle formation demande du temps et de la disponibilité, souvent en soirée, le week-end ou lors d’une semaine de vacances d’été, et un investissement personnel. Tout cela à côté d’une vie de famille, d’une formation, d’engagements associatifs. Car, au-delà de la théorie, il y a les rencontres pratiques d’animation et les séances de préparation qui les précèdent. On atteint ainsi et rapidement quelques centaines d’heures pour obtenir le diplôme (on avoisine au minimum les 500 heures). Tout cela demande un certain esprit de sacrifice, mais la motivation et l’enthousiasme sont au rendez-vous à chaque fois. Je n’ai pas entendu de jeunes regretter leur choix.

Il y a de quoi être fier

Oui, il y a de quoi être fier. Pour les diplomé-es d’abord qui voient leur travail récompensé et leurs efforts mis en  valeur. Et un tel diplôme de JEF (remis au terme de la première année de formation) et le diplôme (JEF+JAC après la  validation du travail) devient un atout incontestable dans le CV et la recherche d’un premier emploi.

Fierté aussi pour les professionnels du KT qui ont accompagné ces jeunes tout au long de leur parcours, les écoutant et les soutenant, les voyant grandir en maturité et en responsabilité.

Et l’aventure ne s’arrête pas là. Par exemple, trois monirices diplomées font désormais partie de l’équipe de direction du KT, là où je suis engagé.

Fierté encore de pouvoir compter sur nos JEF et JAC comme de vrais partenaires dans l’animation et la vie du KT, car sans eux, notre programme ne pourrait tout simplement pas avoir lieu.

Conclusion

On l’aura compris, faire du KT, c’est du job ! Et c’est aussi de magnifiques occasions de vivre des moments extraordinaires et  de se former (même si on a dépassé l’âge des monos), tout en mettant en valeur, et au service de toutes et tous, des compétences,  des qualités,  des dons déjà présents, tout en en acquérant d’autres.

On en viendrait à prétendre qu’on fait le plus beau métier du monde ! Et c’est vrai !

Méditation entre choix et vocation

La première journée du camp du Passeport KT était consacrée à la question du choix et de la vocation.

Souvenirs, souvenirs

Nous référant à l’univers d’Harry Potter, nous avons repris et adapté l’épisode du Choixpeau magique du film Harry Potter à l’école des sorciers, les jeunes catéchumènes, après avoir répondu à un questionnaire, passaient individuellement devant le Miroir de l’Être. Cette Relique de la Vie, jouée par un animateur à côté d’un grand miroir, décidait, avec une petite marge de négociation possible, dans laquelle des quatre Maisons (ou classes) chacun irait.

Le choix et la vocation

Après la répartition des élèves de l’école de sorciers de notre camp, une mise en situation a permis une première « mise en pratique ». Moïse, un berger des temps anciens, est appelé par une Voix pour libérer ses amis victimes d’un roi injuste. Il ne se sent pas à la hauteur et ne sait que décider. La Voix lui propose de consulter de jeunes sorciers pour l’aider dans sa décision. Les Maisons ont réfléchi à la situation et chacune a apporté des arguments à Moïse qui, finalement, a accepté la mission de la Voix.

On pourra lire la version « originale » dans la Bible, livre de l’Exode au chapitre 3.

En guise de conclusion, j’avais préparé une méditation qui, finalement n’a pas été partagée ce jour-là, cela arrive parfois en camp. Je me dis qu’elle pourra peut-être inspirer votre réflexion personnelle.

Choisir, être appelé… Tout cela fait qui je suis

Qui suis-je ? La question semble facile et simple. Mais, la réponse est bien plus complexe. On peut répondre en disant, par exemple, son nom, son âge, d’où l’on vient, ce qu’on sait faire… Ou bien, je suis le frère ou la sœur de … Mais, tout cela ne dit pas tout de qui on est.
Parce que notre identité est à la fois intérieure et extérieure. Elle se définit par ce que je perçois de moi-même (mes forces et mes limites) et aussi en lien avec les autres : comment ils me voient, ce que je fais avec eux et pour eux et eux pour moi.
Il y a encore une autre dimension, verticale celle-ci : ma relation à Dieu qui lui me voit au-delà de moi-même et des autres. Par exemple, aujourd’hui, le Miroir de l’Être a mis en évidence des qualités que vous ne soupçonniez peut-être pas. La Voix a fait confiance à Moïse pour une mission qui lui semblait impossible.
Et vous vous souvenez ce qui arriva à Harry Potter le jour de ses onze ans ? Il reçut une lettre qui allait changer sa vie : il est attendu à l’école de Poudlard où l’on forme des sorciers. Lui-même ignorait qu’il était enfant de sorciers. Et ce sera le début d’une nouvelle histoire dans le Grand Livre de sa vie.
En même temps, ni Moïse autrefois, ni Harry ni nous ici ne sommes laissés seuls, devant nous débrouiller par nous-mêmes avec ces choix. Tout comme Moïse, Dieu est et sera avec nous, il nous donnera au bon moment les outils et les aides qui nous seront nécessaires. Moïse sera accompagné d’Aaron, son frère. Harry fera la connaissance de Ron et Hermione qui deviendront ses inséparables amis. Ici, dans vos Maisons respectives et tous ensemble, nous pourrons compter les uns sur les autres, chacun est précieux, et si toi ou toi ou toi n’étais pas là, il nous manquerait quelqu’un dans notre école, et quelqu’un… d’important.
Alors, en cette fin de journée, gardons à l’esprit que nous sommes chacune et chacun important pour les autres et pour Dieu qui voit et révèle le meilleur en chacun et que nous pouvons vraiment être qui l’on est.

Harry Potter… Ou presque

Du 12 au 16 août dernier, nous avons vécu un magnifique camp du Passeport KT avec des jeunes des paroisses de la BARC et du Joran sur les hauteurs de Vicques (JU). Une semaine magique, des moments magiques, des discussions stimulantes et profondes, une bonne humeur communicative, une météo radieuse. Tous les ingrédients étaient réunis. L’alchimie a fonctionné. Le culte de rentrée de camp, dimanche au temple de Colombier, a permis aux familles et paroissiens de découvrir ce que nous avons partagé durant ces quelques jours.

Je reproduis ici le texte de présentation de notre camp, cosigné avec Diane Friedli, Yves Bourquin et Antoine Staffelbach qui explique en quelques mots notre démarche catéchétique.

Harry Potter au catéchisme ?

Harry Potter, vous croyez que c’est un apprenti sorcier ? Si c’était le cas, qu’aurait-il donc à faire dans un camp de catéchisme ? Oh, mais détrompez-vous ! Harry Potter, c’est bien plus. C’est tout un univers imaginaire et complexe. Et surtout, c’est une référence pour tous les jeunes.

Traiter les thèmes tels que la loyauté, la justice, l’identité, le choix entre le bien et le mal n’est pas chose évidente. Faire référence à des situations ou des personnages familiers permet d’aborder ces questions de façon indirecte.

Prendre un peu de hauteur par des jeux permet de se questionner sur ce que vivent et ressentent ces personnages tout en faisant écho à notre propre vécu. Au travers des textes bibliques, toutes ces questions trouvent alors un éclairage nouveau. Dans les moments de discussions entre jeunes et moins jeunes, la parole de chacun est importante et enrichit la réflexion de tous. Un espace est ouvert chaque jour à la dimension spirituelle, dans des temps de méditations et de prières.

Par un monde imaginaire, c’est finalement l’authenticité des relations et des paroles qui aura été révélée, et notre lien avec Dieu mis en lumière.

Si vous souhaitez en savoir un peu plus sur les temps forts de cette semaine, je vous invite à consulter cet article de Diane Friedli.

Une expérience de formation

Si, dans l’organisation du catéchisme, il y a des professionnel·les, il y a aussi de jeunes monitrices et moniteurs qui s’engagent lors des activités, week-ends et camps. Ces jeunes ont suivi tout un parcours catéchétique pour certains, d’autres l’ont rejoint à un moment ou à un autre. Après la fin de l’année de caté, ils et elles ont souhaité poursuivre leur engagement.

Tout ne s’arrête pas à la fin du caté

Les paroisses de la BARC et du Joran bénéficient d’un groupe de jeunes nommé L’Étoile animé par l’animateur Jeunesse Antoine Staffelbach. Des rencontres régulières permettent aux jeunes de se retrouver autour d’activités diverses ou de repas. Ce sont des occasions d’aborder des questions qui les concernent et de leur offrir une écoute et de les accompagner dans ces moments souvent importants de l’adolescence : choix de formation, spiritualité, situation familiale et autres.

Se former, ça aide

Un autre aspect est la formation de monitrices ou moniteurs qui est dorénavant organisée au plan cantonal dans l’EREN. Ces jeunes, dont certain·nes ont terminé le caté l’année dernière se forment à prendre des responsabilités dans l’accompagnement et l’animation de groupe et la prise de parole en public. Les sessions de formation permettent des échanges d’expériences entre moniteurs en formation issus d’autres paroisses. Ce qui est une plus-value indéniable. La formation est validée par un travail de diplôme que chaque candidat doit produire lors d’une rencontre sous la supervision d’un·e professionnel·le.

Ce diplôme et les engagements sont de vrais plus dans un CV, surtout à une étape de la vie des jeunes où les expériences professionnelles sont encore rares, ce qui est normal étant donné leur âge.

Un compagnonnage

J’apprécie beaucoup les contacts avec ces garçons et filles, leur engagement, leur disponibilité malgré des emplois du temps souvent bien remplis. Car, on s’en doute, il n’est pas aisé de concilier formation, vie professionnelle, activités de loisirs et caté. Et pourtant, ceux et celles qui s’engagent y parviennent. J’aime aussi apprendre à leur contact, accueillir parfois aussi des questionnements profonds, des réflexions et être le témoin privilégié d’un cheminement intérieur.

Elles et ils sont (déjà) l’Église

On a coutume de dire que les jeunes sont l’avenir de l’Église, mais nous sommes plusieurs – beaucoup ? – à prétendre qu’ils et elles sont le présent, même s’ils et elles ne sont pas des fidèles des cultes et activités paroissiales, ce qu’ils et elles vivent en groupe et nous font partager nous montrent toute la richesse de leurs personnalités. Merci à chacune et chacun.

Des univers de jeu

Le catéchisme, tel que nous le pratiquons dans les paroisses de la BARC et du Joran, repose sur le jeu. Il faut comprendre la mise en scène, l’entrée dans des univers où personnages et références sont connus des jeunes. Cela a l’avantage de les accrocher à quelque chose qui leur est familier. Ils sauront ainsi mieux se projeter. C’est certainement moins intimidant que d’aborder frontalement un texte biblique.

Bienvenue dans notre univers

Les deux camps que j’ai vécus nous ont fait entrer dans l’univers de la bande dessinée puis de l’espionnage. De prime abord, on se dit qu’il y a peu de concordances entre ces thèmes et la Bible. Et pourtant. À chaque fois, et pour chaque animation, nous avons trouvé des références bibliques qui nous interrogeaient sur soi, son rapport aux autres et à Dieu, tout en étant pleinement en lien avec les références du camp.

Un autre camp d’été en préparation reprendra les codes de la saga Harry Potter. Les jeunes y retrouveront des incontournables, mais nous avons aussi détourné certains éléments pour y introduire des figures bibliques, des questions en lien avec les valeurs de l’Évangile, l’enseignement du Christ. C’est là que l’intelligence collective (et un peu soutenue par l’artificielle, avouons -le) prend tout son sens.

On pourra lire quelques textes de ma collègue Diane Friedli à ce sujet dont le premier : Harry Potter au catéchisme.

Une conviction

Nous avons coutume de dire que le Christ peut faire irruption dans toutes les dimensions de l’existence humaine et qu’il peut aussi venir habiter ces moments de jeux et de camp auxquels nous participons. Nous sommes convaincus que ce qui se joue au travers de nos activités, c’est d’abord la relation, aux autres, à soi et à Dieu au travers des textes que nous découvrons. D’ailleurs, les réactions et les échos des jeunes, tout comme les contributions personnelles qu’ils produisent nous montrent qu’ils ont bien compris la démarche et nous (leur) en sommes très reconnaissants.

Par la petite porte

Entrer dans des univers peu ou pas connus peut être intimidant au départ, et même pour nous qui mettons le camp sur pied. J’avoue que je n’étais pas un « spécialiste » des films d’espionnage, encore moins féru de Harry Potter. Et pourtant, au fur et à mesure, je me suis pris au jeu, laissé embarquer, me suis documenté, afin d’en savoir un peu plus, j’ai créé et habité mon personnage fictif. Et mes collègues ont été d’un grand secours et d’un soutien essentiel. Je leur en suis très reconnaissant également.