Communication intergénérationnelle au milieu d'une forêt entre un enfant et sa grand-mère

En un mot : communiquer

Depuis quelque temps, une interrogation existentielle m’habite: comment donner du sens à mon engagement diaconal là où je suis?

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Il m’arrive de penser qu’on attend de moi que je remplace le pasteur là où il n’est pas. Et je remarque que, jusqu’à présent, j’ai beaucoup investi dans la communication : articles et billets religieux destinés au journal local, affiches et flyers annonçant des événements, présence sur les réseaux sociaux et mise à jour du site internet, avec initiation au langage de programmation au passage. Toutes des choses qui me paraissent, ou paraissaient, bien éloignées de ma vocation de diacre.

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En pourtant…

Quand la marge devient le cœur

Après quelques lectures de bon sens (notamment Laurent Schlumberger), une décantation personnelle, j’en arrive à la conclusion que ce que je prenais pour la marge de mon engagement pourrait bien se révéler en être le cœur, rien que cela : communiquer.

Car n’est-ce pas justement en étant présent là où les gens sont qu’on a le plus de chance de les rencontrer? Les rencontrer, oui bien sûr, mais leur parler aussi. Et on ne parle pas à tous de la même manière. Cela je l’ai appris… Parfois à mes dépens.

En ce faisant, je me fais humblement tout à tous, pour reprendre une formule de l’apôtre Paul (1Corinthiens 9, plus particulièrement les versets 22-23).

Pas un seul langage, mais un seul but

Je me découvre ainsi polyglotte. Oh, je ne maîtrise qu’imparfaitement d’autres langues, mais je pratique différents langages: celui de la liturgie lors des cultes, que j’aimerais changer et rendre plus personnel, (mais qu’est-ce qui m’en empêche, au fait?); celui des jeunes, qui demande parfois des traductions dans mon français courant; celui du grand public, qui exige un vocabulaire accessible, donc loin de mon patois de Canaan; celui de la programmation, qui me paraissait être justement du patois de Canaan. Sans parler du langage qui se passe de mots, le non-verbal.

Je me suis longtemps mis la pression qu’il fallait toujours ou presque dire quelque chose de sensé et qui permettrait à la personne rencontrée ou aux lecteurs d’aller mieux après qu’avant. Parce que c’est certainement ce qu’on attend de l’aumônier, du pasteur ou du diacre. Et que dire quand rien ne me venait? Était-ce une rencontre manquée, parce que je n’avais pas prononcé LA parole bienfaisante ou lut LE passage fait pour? Aujourd’hui au fait, elles ressembleraient à quoi cette parole et cette lecture bienfaisantes?

Là, ils sont là… Pourquoi pas moi aussi?

Derrière le mot communiquer, je discerne « commun », ou « communauté ». Bref, le fait d’être ensemble, à deux, trois, dix ou beaucoup. Et pas seulement entre convaincus ou convertis.  Être ensemble, c’est-à-dire vivre et partager quelque chose, dans l’intimité, à une terrasse de café, dans un lieu d’accueil, à un Théo-Café, lors d’un culte, dans le silence d’une prière ou le brouhaha d’une fête.

Aujourd’hui, l’essentiel pour moi est ce moment de rencontre réelle ou virtuelle, avec des gens connus et d’autres anonymes, ici ou là, tout comme au travers des réseaux sociaux que j’investis et de mon blog. Parce que ceux et celles à qui j’aimerais m’adresser sont sans doute là aussi. Des lieux que je vois comme des occasions d’évangélisation et de témoignage. Des mots connotés et qui font peur. Mais cela est une autre histoire que je vous conterai bientôt.

Source de l’image : Pixabay.com

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