Dernier billet

Stop ou encore ? Cette question m’occupe, ou plutôt m’obsède, depuis quelque temps. Ai-je encore l’envie, la motivation et l’enthousiasme nécessaires de continuer ce blog personnel ? Rien ni personne d’extérieur à moi ne me contraint à le continuer ni à l’arrêter.

Je décide d’y mettre un point final. Ma décision est un choix, mon choix. Lâche ou lucide ? À chacun de se faire son opinion.

Pourquoi bloguer ?

Le commencement de ce blog, il y a environ 18 mois, coïncidait avec mon engagement professionnel dans la paroisse de La Neuveville. Je pensais alors mon blog comme un journal de bord de mes expériences, des retours d’expérience, une mise en ligne de matériel liturgique.

Une autre raison a été de rejoindre ceux et celles qui se lançaient ou étaient déjà présents sur le web protestant, en y apportant ma couleur particulière et singulière de diacre, voire à motiver d’autres diacres à se lancer dans l’aventure.

Ce que j’espérais

En parcourant d’autres blogs, aussi hors du Réseau-protestant, j’imaginais mon blog comme un espace de dialogue, avec ceux et celles du sérail, mais aussi avec ceux et celles qui ne sont pas du nombre des théologiens, pasteurs, ministres : bénévoles, personnes engagées ou non, les « distancés », internautes de tous bord. J’espérais que mes articles suscitent des réactions et autres critiques. Des encouragements ou des questionnements stimulants de ma pratique.

Ce que j’ai constaté et ce qui me fait douter

Mon blog a suscité 14 abonnés. Je les remercie au passage. Il y a bien eu quelques commentaires, plutôt positifs et encourageants de la part de collègues d’abord et surtout. Merci à elles et eux aussi. Pour le reste, peu d’échos. Peut-être que les thématiques abordées, diaconat, diaconie, diacre, église ne parlent finalement pas tant que cela au-delà du cercle des habitués. Sans doute que l’Église n’est plus visible dans le radar de la plupart de nos contemporains.

Des recherches par ces mots-clés sur Google renvoient plus souvent à des sites catholiques et à la compréhension catholique du diaconat/diacre qu’à mon blog. À qui la faute ? À moi, à Google ?

C’est un article un peu plus critique en lien avec la pandémie de COVID-19, Mes projections, qui a suscité le plus de commentaires sur Facebook et que j’ai relayés sur mon blog. Commentaires issus pour la plupart de collègues. Peut-être aurais-je dû persévérer dans la critique. Peut-être…

Autre point. Je le sais bien, et j’essaie de me convaincre : les statistiques ne disent pas tout et que des graphiques ne traduiront jamais totalement ni la qualité ni l’intérêt de mon blog, mais ce sont des indicateurs que je ne peux pas ignorer non plus. Mon blog n’a pas vraiment décollé.

Je pourrais écrire juste pour moi, sans me soucier des chiffres, mais j’ai constaté que j’ai besoin de retours pour resté motivé.

Je m’en doutais aussi, mais la rédaction de « bons » billets nécessite du temps, de l’énergie, des recherches. Il faut dégager cette disponibilité. Ce n’était pas impossible, mais prenant.

Mes articles étaient-ils « bons »  ou aussi « bons » que je croyais et l’espérais ? En tout cas, ils n’ont pas déclenché une avalanche de commentaires, ni mêmes suffisamment à mon humble avis, pour m’encourager à continuer. Je ne blâme personne. C’est un constat, ni plus ni moins. Est-ce la qualité, la quantité, le contenu, la thématique qui étaient à côté ? Ai-je visé à côté de la cible ? Peut-être…

Sans doute que le rythme de parution était élevé et que je me suis peut-être brûlé les ailes à vouloir trop en faire. Peut-être… Je peux l’admettre.

Le monde réformé, dont une manifestation se rencontre sur internet, est-il suffisamment connu et ouvert pour être perçu comme un espace où se rencontrent ceux et celles qui en sont et ceux et celles qui n’en sont pas ?

D’abord, ce monde réformé intéresse-t-il encore au-delà de ses seuls acteurs et actrices ? J’en doute. Ai-je tort ? Peut-être…

Un collègue et ami compare le web protestant à une bulle qu’il est difficile de faire éclater.  Cette image m’interpelle et je me demande : est-ce nous, ceux du dedans, qui ne parvenons pas à faire éclater cette bulle ? Est-ce eux, ceux du dehors, qui n’y arrivent pas ? L’enveloppe est-elle au moins perméable ou si imperméable que rien ne rentre ni ne sort ?

Je constate que le web protestant est à l’image de l’Église : auto-centré. Les difficultés à rejoindre vraiment ceux qui ne sont pas là dans nos engagements et activités paroissiales se retrouvent dans l’internet.

Si je devais prendre une image pour décrire ce qu’a été jusqu’à aujourd’hui mon blog, je dirais ceci : je me suis donné du mal pour planter et entretenir un beau jardin, mais si bien clôturé que bien peu ont osé ou pensé s’y arrêter. Peut-être ai-je même empêché, sans le vouloir, certains d’y pénétrer. Peut-être…

Ce que l’expérience m’a apporté

D’abord, et grâce au concours d’autres blogueurs, j’ai acquis des compétences techniques de bases, appris quelques rudiments dans le référencement et dans WordPress. C’est déjà ça.

J’ai découvert des personnes et des contenus passionnants, des idées novatrices que j’ai eu beaucoup de plaisir à lire et à regarder.

J’ai noué de belles amitiés au travers de blogs-amis dont j’ai relayé certains contenus, commenté d’autres, valorisé des points de vues. Ces amitiés perdureront au-delà de mon seul blog, j’en suis certain.

Un regard un peu plus lucide et critique sur la pertinence du partage sur les réseaux sociaux, où un contenu et des commentaires ont quelque chose de très éphémère mais de tellement pratique.

Et maintenant, et demain ?

Aujourd’hui, je fais le choix, sans doute discutable, de quitter la scène du web protestant et de signer mon dernier billet. Je le fais sans regret ni remords, mais avec un pincement au cœur quand même. Parce que je crois y avoir mis pas mal de moi-même, une bonne dose de sincérité et d’authenticité.

Et après ? Je ne sais pas. Pas encore. Il y a plusieurs options possibles :

  • Garder mon nom de domaine et y développer un autre contenu.
  • Résilier mon nom de domaine à son échéance, en février prochain.
  • Laisser mon blog en l’état, sous forme d’archive.
  • Repartir avec un autre chose, un autre nom.
  • Ce à quoi je n’ai pas pensé.

Il me reste encore quelques mois pour me décider. Je me donne du temps.

Vous avez été nombreux à m’encourager. Vos messages, commentaires, remarques ont été des marques d’amitiés que je garde précieusement et c’est sans doute là le plus bel effet de mon blog.

Aujourd’hui, je n’ai plus l’enthousiasme de continuer l’aventure. Je continuerai de vous suivre par vos blogs, si vous en tenez un, par d’autres canaux et des rencontres ici ou là.

À vous toutes et à vous tous va ma reconnaissance. Je vous adresse un merci sincère. Bonne route à vous et prenez bien soin de vous.

La dernière séance.… Le rideau sur l’écran vient de tomber.

Ma petite boîte à outils

À la mi-mars, Philippe Golaz a publié sur son blog L’Eglise sur internet à l’heure du coronavirus. Il y présente réflexions personnelles, plate-formes, outils et matériels pour être Église autrement.

En relisant ce billet, j’ai eu envie de partager ma boîte à outils, celle du (modeste) blogueur que je suis.

Le matériel

Rien de bien extraordinaire ni d’onéreux.

L’essentiel :

  • Un carnet et un stylo (marque, modèle et format laissés à votre appréciation). C’est tout bête, mais ça ne prend pas de place et c’est utile pour écrire le début de quelque chose, la fin d’autre chose, une citation, une référence, un contact et tant d’infos pouvant se révéler utiles.
  • Un MacBook Pro. Pas besoin du dernier modèle, le mien est âgé de 7 ans environ.

Ce qui suit est optionnel :

Quelques outils

C’est une sélection de trouvailles que je teste. Juste histoire de ne pas les oublier trop vite. Ou de les oublier, en disant que je les ai testées.

Nicolas Friedli propose un Guide de démarrage rapide pour lancer son blog.

L’écriture

Mon blog

Pour la rédaction de mes billets de blog, je viens de découvrir le langage Markdown pour écrire vite et bien, sans distraction. J’utilise l’éditeur MacDown.

Connaître quelques codes simples et le tour est joué. Juste être concentré sur le contenu. La forme peut attendre, d’autant plus qu’elle s’adaptera au média : web ou document.

Cet outil me sera aussi utile dans mes rédactions futures, également pour les textes destinés à être formatés, puis imprimés souvent au format A4.

Ensuite, je copie ces textes dans WordPress qui me sert à animer mon blog.

Multimédia

J’ai ouvert un podcast chez Anchor.fm. J’y dépose mes enregistrements de méditations et prédications. Avant publication, je fais un peu de montage audio basique au moyen d’Audacity : amplifier, normaliser, couper, mixer. C’est vraiment du basique.

J’ai tenté la vidéo au moyen de QuickTime. Je n’ai pas tenu le rythme d’une vidéo par mois. Je dépose mes vidéos et celles de collègues, envoyées pour les cultes à l’emporter de la paroisse de La Neuveville, sur ma chaîne YouTube. Un montage rudimentaire à l’aide d’iMovie (sur Mac) : ajout de textes, coupures et mixage de séquences.

Flux et blogs

J’utilise Feedly comme lecteur de flux. Ainsi, je suis les blogs et contenus qui m’intéressent vraiment, sans être noyé par une avalanche de news qui ne m’intéressent pas vraiment ou si peu, et qui me sont imposés par les réseaux sociaux.

Si des articles me parlent, je les conserve dans Pocket1 en vue de ne pas les perdre.

Intéractions

Les interactions devraient se jouer sur le blog, par les commentaires des visiteurs. La plupart préfèrent aimer ou liker une publication sur Facebook sans autre forme d’interaction, soit commenter la publication sur ce même Facebook. Toutes ces marques d’intérêt se perdent, à l’image de ce qui est dit dans ce commentaire. J’encourage donc vivement la migration de commentaires à la suite de mon article. Les commentaires sont pérennes.

Une autre possibilité serait de se commenter entre blogs. Le commentaire deviendrait un article citant le blog de départ. Une manière de renforcer le maillage du réseau. C’est ce que je fais ici, en partant d’un article du blog-ami de l’ami Philippe Golaz.

Réseaux sociaux

Je suis de moins en moins convaincu par Facebook.

Je décide de faire une pause dans mes publications. C’est un choix. Je n’aurai que peu d’interactions sur ce réseau-là. Ce qui m’intéresse, je le garde dans Pocket. S’il y a possibilité de répondre à un article, dans un blog ou un site, je le fais. Sinon, je m’abstiens ou mieux,j’en fait un article sur mon blog en citant la source.

Je suis conscient que mes commentaires (parfois lofoques) laissés sur Facebook se perdront. C’est peut-être tant mieux. Sans doute qu’ils ne seront pas vraiment ni définitivement perdus.

Une publication sur ce réseau est théoriquement visible dans le flux, mais le flux est dense et ladite publication se perd très vite. Impossible de faire des recherches pertinentes, de retrouver ou rédiger des articles structurés. Je l’ai déjà expliqué.

Partage de photos.

Je partage une image personnelle par jour sur Instagram. Un titre, quelques hashtags et c’est tout ! Je pourrais aussi le faire sur mon blog, peut-être à un rythme moins soutenu, une par semaine, par quinzaine, quand je veux ?

Donc pour résumer :

Si je devais synthétiser mes choix du moment, en juin 2020, je retiendrais ceci :

  • Ma page Facebook aussi peu que possible
  • Mon Blog perso aussi souvent que nécessaire
  • L’utilisation du langage Markdown
  • Le tri dans les flux intéressants pour moi et que pour moi
  • Des archives de pages, articles à conserver et à reprendre.

Et le reste sera adapté au fur et à mesure.


  1. À voir si je garde, ou si je trouve une autre alternative. 

Être Église autrement

L’actuelle pandémie de coronavirus impose des mesures de prévention et des recommandations sévères non seulement dans la société, mais aussi, et évidemment dans les paroisses et la vie de l’Église (voir mon billet du 6 mars). Ces mesures touchent plus particulièrement les aînés qui sont, pour une bonne part, les plus présents dans nos assemblées. Ainsi, la plupart des activités collectives sont annulées : soupes de carême, spectacles, réunions, assemblées annuelles. Suite à la décision du Conseil fédéral du 13 mars, les Églises ont annulé toutes leurs activités, rencontres et cultes. Les services funèbres connaissent aussi des adaptations allant d’une stricte intimité de la famille à des recommandations visant à protéger les personnes présentes.

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Église et évangélisation à l’ère du numérique

Il s’agit de la synthèse de la conférence-discussion que j’ai animée le jeudi 20 février dans le cadre de la rencontre des aînés organisée par la paroisse de La Neuveville. Une dizaine de personnes étaient présentes et se sont montrées intéressées. J’aurais pu craindre que le sujet ne les concerne pas. Bien au contraire.

Une question pour commencer?

Où est l’Église aujourd’hui? Plutôt que Qu’est-ce que l’Église?

Un bâtiment, une communauté, une institution. L’Église est là où les gens se réunissent autour du Christ et il y a différentes propositions sur le site Spiritualites.ch.  Elle est là avec toutes les générations. L’Église est là où les gens sont. Ils sont sur internet, mais pas que… Ainsi, il ne s’agit pas de jouer la « vraie vie » contre le monde virtuel, mais de les réunir.

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