Passer à l’action

Mon billet Mes projections a suscité de nombreux commentaires sur Facebook surtout et sur ce blog. Ce qui a été partagé m’a montré que je ne me trompais pas et me donne suffisamment de matière pour continuer la réflexion vers sa concrétisation, enfin j’espère.

Un constat partagé

Celles et ceux qui ont pris la peine de commenter mon article et de se répondre, merci à eux, arrivent au même constat : l’Église a disparu du radar des gens. Elle n’est plus visible autrement que par des célébrations à l’envi. La crise du corona n’a rien changé, bien au contraire, puisqu’on a vu fleurir de (très) nombreuses propositions multimédias de… célébrations.

Une envie commune de changer

Ce qui ressort des réactions, c’est que le temps de « pause » n’en a pas été un. Il n’a pas été cet espace nécessaire pour nous repenser. Mais, bien au contraire pour continuer à faire ce que nous avons toujours fait, un peu différemment il est vrai, mais sur le fond, rien n’a changé : le culte reste LA priorité des paroisses, malgré un public âgé et en constante diminution. Il faut sauver les cultes !

Mais, il y a autre chose. Il y a une soif d’autre chose, surtout de la part de ceux qui ne sont pas nos habitués, qui ne nous comprennent pas.

À boire…

Des pistes

Deux pistes semblent se dessiner. La première est de l’ordre de l’intelligence collective. Il s’agirait de mettre en commun, d’une manière ou d’une autre, nos réflexions et expériences, de les soumettre à la discussion, de les confronter… « Pour voir ce qui en ressort. » Je crois que chaque Église, voire chaque paroisse, s’est déjà prêtée à l’exercice avec les résultats que l’on sait : on cogite, on réalise des schémas, des tableaux, des dessins, on aligne des post-it. Pour en arriver à : « Merci beaucoup, c’est top tout ce que vous avez fait, c’est précieux ! On va reprendre tout ça… », sauf qu’on ne reprend jamais rien !
Oui, à la mise en commun de nos expériences, initiatives et projets, parce qu’il ne sert à rien de réinventer la roue, mais non à d’énièmes journées de réflexions. Un outil informatique et collaboratif ferait-il l’affaire ? Il devrait être accessible, sans nécessiter de connaissances techniques particulières, ouvert au plus grand nombre et suffisamment adaptable. Une idée ?

Une autre piste envisagée est celle de l’initiative personnelle, et notamment sur le net, parce que c’est là que se trouvent les gens, ceux qui ne sont pas aux cultes. Pendant la crise, on a vu que nos initiatives en ligne ont suscité l’intérêt d’un public plus large que nos paroissiens. C’est là que des réponses aux questions sont trouvées.

Il y a bien les réseaux sociaux, me direz-vous. Mais être présent et/ou actif sur les seuls réseaux sociaux ne suffit pas. Partager un post ou le commenter ne suffit pas. On le sait, enfin je crois, et le « Like » ou le « J’aime » sur Facebook ne sert à rien. Toute ces interactions se perdent dans le flux et au fil du temps. Aucune possibilité de recherche, ni de rédiger de longs articles structurés. Raison pour laquelle, j’ai pris la peine de copier la plupart des commentaires de Mes projections sur mon blog. Pour en garder une trace.

Les *j'aime* ne disent rien

Il est alors plus pérenne de créer et d’animer un blog. C’est encore mieux, si ce blog est indépendant de toute structure ecclésiale ou autre. Il devient un espace d’expression et de partage libre. Ce qui n’empêcherait pas une paroisse, par exemple, d’inclure l’animation d’un blog dans un temps de travail professionnel.

Le blog est surtout l’affaire d’une personne, son auteur. Les visiteurs/lecteurs suivent une personne et non une institution. Ils interragissent avec elle et elle avec eux. Il n’y a pas de messages « officiels », car sur ce blog, celui que vous êtes en train de lire, je m’exprime en mon nom.

Témoins du web protestant ?

En m’intéressant à cette piste-là, je me suis aussi intéressé au phénomène de l’influenceur ou du lanceur d’alerte. Un blog, plus encore s’il s’inscrit dans le web protestant, aurait-il vocation à devenir lanceur d’alerte de ce qui ne va plus dans l’Église ?
Bon, on n’est pas des Julian Assange ni Edward Snowden, mais, nous (d’autres avec moi) avons des choses à dire qui viennent de nous. Ce que nous disons, ce n’est pas relayer le discours officiel des institutions. D’autant plus que nous y travaillons. Nous voyons et vivons les choses de l’intérieur.

Je n’ai ni envie d’être ni un accusateur ni un traître de l’institution Église, comme pourrait l’être le lanceur d’alerte. Mais j’aimerais plutôt partager ce qui m’anime et me questionne, moi et moi d’abord. Et, sur ce blog il y a des réflexions, des contenus spirituels, des partages d’expériences que je crois utiles à d’autres. Alors, le mot qui me qualifie, et faute de mieux, est témoin, ni plus ni moins.

Regarder tout autour et le relayer

Juste dire ma vérité, ni plus ni moins. Vérité teintée par celles d’autres, et souvent par celle des distancés, comme on qualifie parfois ceux qui se sont éloignés des activités et du message de l’Église. Par celle aussi des athées, souvent motivante. Vérité qui peut être mise en discussion, évidemment. C’est d’ailleurs l’un des objectifs de mon blog.

Et maintenant, on fait quoi ?

Il est l’heure ! L’heure de se réveiller, l’heure d’agir. L’heure de passer du constat, des mots et des regrets aux actes. Et on fait quoi ? On fait comment ?

C’est certainement ici que le Réseau-Protestant devient intéressant, essentiel dans cette évolution vers un changement.
C’est une liste de références qui ne demande qu’à s’étoffer. Des ressources et blogs en lien avec le protestantisme romand. Au chapitre des blogs, on y trouve des pasteur.e.s, théologiens, diacres (encore peu nombreux, l’appel est lancé) qui s’expriment de diverses manières sur ce qui les anime. Oui, sur ce qui donne du sens à ce qu’ils font, à ce qu’ils sont.

Et on fait comment ?

Vous êtes convaincus ? Vous avez des choses à dire et vous voulez les partager au moyen d’un blog ? Vous avez envie de me/nous rejoindre ? Bravo !
Mais, vous ne savez pas comment vous y prendre. Il y a de très bons conseils sur theologique.ch. Et les blogueurs sont là aussi pour vous aider, tant sur l’aspect technique que sur la mise en route. La forme et le fond vous appartiennent.

Se lancer dans un blog n'a rien de sorcier

Et à part le Web ?

Il y a certainement d’autres moyens, d’autres occasions à créer, d’autres initiatives à lancer. Mais, dans un cadre paroissial et institutionnel, je perçois des limites. D’abord, la marge de manœuvre que le conseil/l’autorité voudra bien donner à de nouveaux projets, sans se focaliser uniquement sur des questions de coûts et de rentabilité. Parce que, avouons-le, tout projet impliquera du temps de travail qui ne sera plus dévolu aux seuls cultes. Ensuite, le risque que je suis prêt à prendre pour oser être innovant. J’avoue que j’ai longtemps fonctionné sur le principe de je propose avant de me lancer, j’attends tous les feux verts et quand certains sont au rouge ou à l’orange, je range mon idée. Il est sans doute temps de risquer l’excès de zèle, d’expérimenter l’audace.

« Venez à ma suite », a dit Jésus à deux pêcheurs qui ne lui demandaient rien, qui ne le connaissaient même pas. Et aussitôt, ils le suivirent.
Il est temps. Il est grand temps !

On lira avec intérêt l’interview de Thomas Halik, l’église doit être là pour tous, pas uniquement pour les croyants.

[Cet article est susceptible d’être modifié par vis commentaires]

 

Images Pixabay.com

4 commentaires

  1. Merci Jean-Marc d’être pro-actif! Je pense qu’il serait intéressant aussi d’étayer cette réflexion que tu as partagée par des articles ou des réflexions, tels par exemple, le passage de Dietrich Bonhoeffer que j’ai mis sur ma page FB ou le fameux article du hongrois, dont je n’ai plus le nom en tête, et que j’ai partagé il y a plus d’un mois sur ma page et qui a pas mal été repris depuis. Qu’en penses-tu, qu’en pensez-vous?

  2. Merci, Karin, de ton commentaire. Il met en lumière les inconvénients de Facebook.
    Tu as publié un texte, tu as relayé un article, mais ils se sont perdus dans les nombreuses autres publications.
    Donc, introuvable facilement !!
    J’utilise, pour ma part, Pocket pour mettre de côté ce qui m’intéresse (page, article, vidéos), le lire plus tard ou le retrouver pour une utilisation ultérieure. Il y a pleins d’autres programmes similaires.
    Bien à toi.

Les commentaires sont fermés.

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