Même pas peur!

L’heure est à l’assouplissement des mesures de confinement. Ce n’est pas encore la libération tous azimuts, mais une liberté conditionnelle. Il s’agira de tenir encore dans la durée, car il en va de la responsabilité de chacun pour le bien de tous. « Nous souhaitons agir aussi vite que possible et aussi lentement que nécessaire » a dit le ministre Berset.

Deux autres « confinements » pour nous rassurer

Il y a peu, lors d’un entretien téléphonique, mon interlocuteur me demande si la Bible contient des histoires de confinement. Ensemble, nous creusons la question et parvenons à deux textes: l’arche de Noé et les disciples dans la chambre haute.

L’épisode du Déluge laisse entrevoir un Dieu qui s’est retiré, absent, laissant faire les éléments qui se déchaînent. Mais tout n’est pas hors de contrôle, puisque les flots se déversent pendant un temps limité, une période symbolique de 40 jours. Ce même laps de temps qui nous rappelle le séjour de Jésus au désert. Un temps d’épreuve et de solitude, mais que je vois surtout comme une opportunité de se retourner, de regarder en soi-même, même si ce n’est pas toujours là qu’on aimerait fixer son attention. Il est encore possible de changer le regard que nous portons sur la réalité. Celle-ci est ce qu’elle est, mais nous pouvons la voir avec un regard teinté d’espoir et d’avenir.

Les disciples se sont enfermés à double-tour, parce qu’ils avaient peur. C’était une peur plus politique et religieuse. Et le Ressuscité, le porteur de Vie, rejoint ses amis malgré les verrous. Il leur apporte la paix. Et ensuite, ces mêmes disciples iront annoncer la vie autour d’eux et plus loin encore.

La peur rôde autour de nous; « l’ennemi » est invisible. On craint d’être contaminé ou de contaminer à notre tour. Une toux, un éternuement, des mains non désinfectées deviennent suspects voire attirent les regards désapprobateurs ou génèrent des réactions incontrôlées.

Aujourd’hui, la présence du Ressuscité résonne d’une manière particulière pour nous, dans ce que nous vivons. Malgré les angoisses, légitimes, qui sont les nôtres, nous pouvons trouver la paix au-dedans de nous. Peut-être même y rencontrer, là où on n’avait perdu l’habitude d’aller, au plus intime, un éclair de vie et de confiance, un appel à la vie, tout simplement.

Comme dans une bulle

Le temps et l’espace ont pris une autre dimension: l’horizon actuel se limite à ce que je vois de chez moi ou à à ses proches alentours, les heures passent à un autre rythme ponctué de conversations téléphoniques ou d’échanges par vidéo. Ces rencontres, même virtuelles, viennent élargir l’espace de ma bulle et je fais alors une place à mes invités qui pénètrent chez moi, porteurs, eux aussi, de vie. Ensemble et de diverses manières, nous célébrons la vie. C’est important. Il y a un peu de ce soir de Pâques.

🎵 Vous écouterez bien Fais-moi une place de Julien Clerc.

Tout a une fin…

Revenons à ma discussion du début. Ce que nous avons retenu, mon interlocuteur et moi, c’est que l’enfermement est provisoire, il y a un horizon de liberté, une sortie possible. Que nous vivons ce confinement entre ces deux extrêmes que sont la peur(-panique) et la confiance, et qu’entre les deux, il y a 50 nuances d’espoir.

La liberté pointe à l’horizon du mois de juin, si nous restons sur nos gardes et continuons de prendre toutes les mesures qui s’imposent. Et le tube de cet été pourrait bien être: « Libérés, délivrés » que nous chanterons à tue-tête… Et personne ne nous en voudra.… Enfin, je crois.

🎵 Ne me dites pas que vous ne connaissez pas cela

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Image par FotoRieth de Pixabay

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