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La richesse de la rencontre

Texte : Genèse 18, 1-15 : l’hospitalité sous les chênes de Mamré.

Prédication

Chers Amis,

Où étiez-vous il y a tout juste 50 ans, le 21 juillet 1969? Peut-être devant la télévision ou à l’écoute de la radio pour entendre ces mots devenus célèbres :

« C’est un petit pas pour l’homme et un grand pas pour l’humanité! ».

Ces mots prononcés par Neil Armstrong alors qu’il posait le pied sur la Lune.

Je me souviens que je n’étais pas né, mais grâce aux médias, j’ai vécu « par procuration » ce moment historique. Et je me surprends à me demander si j’aurais eu le courage de ces hommes à me lancer dans pareille aventure. Clairement, non. Je ne suis pas un aventurier! Et vous?

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Vous prendrez bien un p’tit plaisir…

Tout récemment, une discussion m’amène sur le terrain du plaisir. Déjà la discussion elle-même est plaisir. Quelqu’un me demande si c’est mal d’éprouver du plaisir en admirant un paysage, en mangeant, en dégustant un fruit, ou en ne faisant rien. Je sens comme une ombre de culpabilité à éprouver ces plaisirs somme toute assez simples, alors que beaucoup d’autres en sont privés. J’entends aussi derrière ces mots cette attitude d’austérité et de frigidité que le « croyant » devrait s’infliger pour être un « bon croyant » (c’est encore pire si c’est une croyante).
Ah… Les stéréotypes ont la vie dure.

>> Lire aussi : Le carême, j’en veux… J’en veux pas !

Eh bien, non ! Ce n’est ni mal, ni grave, ni culpabilisant, bien au contraire! Parce que ces plaisirs-là, et les autres, font partie de la vie et donnent du goût à cette vie qui, sans eux, serait invivable, avouons-le. Oui, on peut être croyant et rire, chanter, danser… Et aimer cela. C’est normal!

Et même les plaisirs, qu’on appelle pudiquement de la chair, ne sont pas plus mal non plus, ni interdits d’ailleurs, du moment qu’ils sont consentis (un peu de prévention au passage).

Au cours de la discussion, il m’est revenu ces paroles de l’Ecclésiaste, qui au milieu d’autres propos résignés (Vanité des vanités, tout est vanité et poursuite du vent…), rappelle ceci :

Alors, mange ta nourriture avec joie, bois ton vin de bon cœur, car depuis longtemps, Dieu approuve ce que tu fais. Porte toujours des vêtements de fête et n’oublie jamais de parfumer ton visage. Profite de la vie avec la femme que tu aimes, tous les jours de la courte existence que Dieu te donne sous le soleil. Oui, ta vie est courte, et c’est la part que tu reçois pour le travail que tu fais sous le soleil. (9,7ss)

Et le Cantique des cantiques n’évoque-t-il pas le plaisir de deux amoureux avec poésie? Dégustez, savourez ce texte et vous verrez.

Alors ouiiii, la vie, et Dieu, nous offrent des plaisirs chaque jour. En rédigeant ce billet, je perçois le piaillement d’un oiseau, je profite d’un début de journée ensoleillé, je savoure un café et j’écris. Plus tard, je m’allongerai sur une chaise longue et profiterai d’un moment, sentant le vent et le soleil. Tous ces petits ou grands plaisirs feront que cette journée sera belle pour vous comme pour moi. Et je dis MERCI, tout simplement. Et je complète souvent ce Merci par une prière ou une pensée à toutes les personnes pour qui la vie n’est ni facile, ni plaisante.

Allez, je vous laisse découvrir ce qui vous fait plaisir.

Je vous quitte en vous laissant encore ces mots de Saint-Augustin :

Aime Dieu et fais ce que tu veux.

Du moment que l’amour est au commencement de tout…

Alors, chers lecteurs et lectrices : Carpe diem!

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Source de l’image : Pixabay.com

Oui, mais…

La prière, c’est un dialogue avec Dieu, où l’un et l’autre parlent et se répondent.

Notre Père qui es aux cieux.
Oui, mais les cieux, c’est loin.
Et pourtant, je crois que tu es tout proche de moi.

Que ton nom soit sanctifié.
Oui, mais ton nom est brandi par les bons et ceux qui ne le sont pas.
Et pourtant, je crois que toi seul es saint.

Que ton Règne vienne.
Oui, mais cela fait longtemps que nous l’attendons.
Et pourtant, je crois que nous pouvons le faire grandir aujourd’hui déjà.

Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Oui, mais ta volonté n’est pas toujours ce que j’ai envie de faire.
Et pourtant, je crois que tu ne veux qu’une chose : m’aimer.

Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.
Oui, mais le pain de chaque jour est cher à gagner et j’y renonce parfois.
Et pourtant, je crois que tu combles tous mes besoins.

Pardonne-nous nos offenses.
Oui, mais mes mots dépassent parfois ma pensée.
Et pourtant, je crois que tu me pardonnes.

Comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Oui, mais il y a des choses que je ne peux pas pardonner.
Et pourtant, je crois que tu peux faire reculer mon impossible.

Et ne nous laisse pas entrer en tentation.
Oui, mais je ne sais pas toujours résister.
Et pourtant, je crois que tu es là pour me guider dans mes choix.

Et délivre-nous du mal.
Oui, mais je n’ai pas toujours conscience de celui que je fais malgré moi.
Et pourtant, je crois que ton amour est plus grand que tout le reste.

Car c’est à toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire.
Oui, mais alors que me reste-t-il ?
Et pourtant, je crois que tu m’as fait à ton image.

Aux siècles des siècles.
Oui, mais ton éternité me dépasse tellement.
Et pourtant, je crois que tu as envoyé ton Fils dans mon histoire.

Amen.
Oui, mais…
Non, amen!

À découvrir: Une parole pour nous remettre en vie, L’unité n’est ni une option ni une évidence

Photo personnelle

Dieu: un mot. Rien qu’un mot. Plus qu’un mot.

Lors d’un Théo-Café, la discussion a pris un tour particulier : un participant a déclaré qu’il ne croyait plus au Dieu qu’on lui a servi. Ce Dieu qui exaucerait toutes nos prières, qui arrêterait ou éviterait les guerres, qui éradiquerait le mal de la surface de la terre. Ce Dieu tout-puissant.

Ses propos ont alors déclenché une réaction : Vous ne croyez donc plus en Dieu?

Le participant a essayé de se justifier, d’étoffer son propos.

Après un moment, j’ai cru bon de demander, pour préciser :
– C’est le mot ou l’image de Dieu qu’on vous a servi qui pose problème aujourd’hui?

Je suis qui je suis… et toi, tais-toi?

Bingo! C’est dans le mille. Oui, c’est cela! Et c’est cela aussi qui nourrit ma propre réflexion au sujet de Dieu. Oh, pas le mystère de Dieu qui restera toujours hors de ma portée, mais le mot. Ce mot si souvent galvaudé, employé à tort et à travers plus qu’à raison. Enfin je crois.

À Moïse qui lui demande son nom, « Dieu » répond par une tournure énigmatique qui a troublé les traducteurs. On a fini par garder : « Je suis qui je suis (ou serai) ». Une façon de laisser planer le mystère, d’affirmer aussi que ce (ou celui) que nous nommons « Dieu », faute de mieux, échappera à nos mots et à nos projections. Et c’est tant mieux! Une manière, peut-être, de signifier que l’humain ne pourra jamais percer ce mystère, c’est pourquoi ce nom ne doit pas être prononcé en vain.

Je suis qui je suis. Cela laisse entendre aussi: « … Et tu es qui tu es. » Ce qui crée un espace entre un JE et un TU. Un espace nécessaire pour un dialogue et une relation. Car, ce que le participant du Théo-Café a relevé, c’est que son refus actuel, est venu avec la maturité et l’âge, du mot et de l’image ne remettait pas en cause sa relation au Dieu mystère. Ce Dieu à la fois tout-puissant et sûrement bien plus intimement proche qu’on ne le pense. Un Dieu à chercher au plus profond de soi d’abord.

Un mot. Mais que dit un mot?

Dieu. Un mot. Juste un mot choisi qui aurait l’audace de tout dire? Qui définirait le Dieu mystère une fois pour toutes? Allons donc… Si c’était le cas, ce mot ferait de nous des êtres tout-puissants, capables d’enfermer « Dieu » dans ces quatre lettres. Mais « Dieu » est bien plus qu’un mot. Il ne se laisse enfermer ni dans les mots qu’on lui attribue, ni dans des dogmes, des vérités, encore moins dans des Églises. Il est libre et libre de se révéler à l’humain. Une des manières a été Jésus de Nazareth, le Fils de l’homme (avec ou sans majuscule d’ailleurs). Encore une tournure qui nous fait réfléchir… Il existe encore bien d’autres façons. Car « Dieu » nous surprendra toujours. Et, c’est tant mieux, encore une fois.

Un mot-mort. Un mot limite.

En préparant ce billet, j’ai découvert que MOT, avec ou sans H à la fin, est une divinité de la mythologie ouagaritaine (Syrie) et son nom signifie « La mort ». La mort qui marque notre finitude de notre existence, qui pose une limite. Notre existence, pas notre Vie en relation. Et cela me convainc que nos mots sont par définition limités, étriqués à l’échelle de notre compréhension et de nos projections.

Pour ma part, je continuerai de croire en Dieu et d’employer le mot « Dieu », mais je serai encore plus conscient qu’il ne dit qu’une infime part de ce (ou celui) qu’il désigne.

Des mots libres.

Voilà sans doute l’esprit du Théo-Café 99 minutes: un espace où il est possible de dire ses convictions et ses doutes, de partager son cheminement humain et spirituel, de le confronter à d’autres dans la bienveillance et le respect de chacun et chacune.

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Source de l’image: www.pixabay.com

Et pendant ce temps-là, les Shadoks pompaient!

Lorsque la paroisse de La Neuveville m’a engagé comme diacre, le premier pour elle, son conseil pensait qu’il serait assez aisé de faire bouger les choses. En effet, l’Église réformée bernoise n’octroie pas la célébration des services funèbres et des bénédictions de mariage aux diacres. Ces actes sont réservés aux seuls pasteurs. Pour moi qui vient de l’Église réformée neuchâteloise, ça a été un choc!

Mais pourquoi?

Lorsque j’ai lu les arguments qui justifient cette décision, le choc a été d’autant plus grand. L’Église bernoise met l’accent sur une formation d’aumônier (qui n’existe d’ailleurs pas en tant que telle) et sur une pratique de l’accompagnement. Dit ainsi, je connais bon nombre de diacres qui répondent à ces critères.

Au vu de mon parcours professionnel, des formations suivies et de mon expérience, j’ai toutes les qualités requises. J’ai d’ailleurs eu à maintes reprises l’occasion de célébrer et services funèbres et bénédictions de mariage dans le Canton de Neuchâtel. Bon, passons.

C’est trop tôt.

Et quand les députées de notre paroisse informe le synode d’arrondissement de la situation, la réponse est consternante : cette question a été abordée il y a 3-4 ans et il est sans doute trop tôt de la reprendre maintenant. Et surtout, on ne propose pas d’alternative, de situation transitoire, de solutions…

Cela m’attriste de voir une Église, ou des Églises, se réfugier derrière des règlements et autres ordonnances, de les brandir comme parole d’Évangile, ignorant les réalités et les besoins des paroisses, du terrain. Et compliquant au passage l’organisation interne de notre paroisse. Cette décision met à mal la reconnaissance de mon ministère et de mon expérience. Mais, bien sûr, personne ne le reconnaîtra, mais quand même.

Anne, ma sœur Anne…

Le conseil reste attentif et des représentants au synode cantonal interpelleront leurs homologues, notamment alémaniques. Tout cela prendra du temps et avancera au rythme des pas de sénateurs.

Alors attendons, espérons, et prions sans cesse… Ne renonçons pas.

Et pendant ce temps-là, les Shadoks pompaient, pompaient, pompaient…

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Source de l’image: Pixabay.com