N’en fait-on pas un peu trop?

Un visage de femme masquée

Depuis quelques semaines, un mot est sur toutes les lèvres : Coronavirus ou Covid-19. Cette épidémie a conduit la Confédération, les Cantons et les Églises à prendre des mesures de précaution, largement relayées par les médias. Jusque-là, rien à dire, il en va de la santé publique.

Rappel de gestes simples et évidents

On a martelé des recommandations et rappelé des gestes, somme toute, évidents qu’on devrait accomplir tout au long de l’année et toute l’année :  se laver les mains, éternuer dans son coude, employer des mouchoirs à usage unique et appeler son médecin en cas de symptômes. On y a ajouté l’interdiction de se serrer la main. Mais voilà, la peur, car c’est bien d’elle qu’il s’agit fait son œuvre, et trace sa route dans les esprits.

À chaque jour son lot de nouvelles mesures

Si la Confédération a édicté une interdiction de rassemblements de plus de 1000 personnes, certains cantons ont abaissé ce seuil à 500 en milieu fermé. On peut s’attendre à encore moins. Les Églises ont, elles aussi, adopté des mesures. Et chaque jour en voit arriver de nouvelles. Voici celles de l’Église bernoise, collectées dans un Aide-mémoire destiné aux paroisses : annulations de certaines manifestations, suppression de la sainte-cène, établissement de listes pour les participants afin de garantir la traçabilité lors de détection de cas positifs, et la dernière communiquée le 5 mars : remplacer les psautiers par des feuilles de chants qui seront détruites à l’issue du culte. Merci et bravo pour le bilan écologique!

N’en fait-on pas (un peu) trop?

Récemment, le conseiller d’État Philippe Leuba était l’invité du 19h30. Son discours mettait en évidence la psychose générée par des décisions pour le moins irrationnelles. Je partage cet avis. Évidemment, je reconnais qu’il y a une épidémie et que la situation est sérieuse et qu’il y a une propagation de coronavirus. Je pense aux malades placés en quarantaine et à leurs proches. Je les porte dans mes prières. Je suis en pensées avec les familles endeuillées.

Mais, quand même, j’essaie de garder la tête froide. Je suis attentif à pratiquer ces gestes simples au quotidien. Mais, je me refuse à entretenir et développer une peur panique. Cette peur qui me fait douter de tout et de chacun, qui paralyse.

Oui, j’appliquerai les recommandations de l’Église, d’entente avec le Conseil de paroisse. Oui, je serai attentif à d’éventuels symptômes, mais non, je ne resterai pas cloîtré chez moi à tenter de battre le record du nombre de tours de canapé en courant (comme j’ai pu le voir à la télévision).

Une autre épidémie contamine le monde

Si le coronavirus s’étend dans le monde, il est un autre fléau qui le contamine bien plus et depuis plus longtemps : la peur. Et la bêtise qui va souvent avec. La peur qui fait fantasmer et la bêtise qui pousse à adopter des comportements irrationnels.

Aujourd’hui, je fais confiance aux autorités sanitaires suisses et cantonales. J’adopte les gestes recommandés et mesures de précaution, je suis solidaire des malades et de leurs familles. Je me renseigne sur les règles adoptées avant de faire ou non une visite dans un EMS. Et si, comme je l’ai entendu, « Dieu guérit, c’est pourquoi il ne faut pas avoir peur! », cela ne m’empêche pas d’être raisonnable et de  me laver les mains.

Deux autres articles qui sont en lien: Coronavirus ou les amis de JobMessage pour un dimanche sans rassemblement.

2 commentaires

  1. Salut Jean-Marc,
    Merci pour tes bonnes réflexions. Je suis d’accord avec toi, mais je me réfère à la directive cantonale de ce jour (https://www.ne.ch/medias/Pages/20200306-covid19-proteger-les-plus-vulnerables.aspx ) qui nous recommande de protéger les plus vulnérables. Le Christ lui-même nous appelle à faire preuve d’amour pour les autres. En négligeant la plus élémentaire des prudences, nous devenons un vecteur de la maladie. Pour rappel, la grippe espagnole H1N1 de 1918 avait un taux de mortalité en Europe de 0,5%. Celle d’aujourd’hui affiche déjà un taux dépassant les 2%. Donc, soyons raisonnables, prudents et ne nous laissons pas gagner par la psychose. Cordialement

  2. Cher Jean-Claude,
    Merci de ton commentaire à mon billet. Je partage entièrement ton souci des plus vulnérables. Raison pour laquelle, je ne condamne d’aucune manière les recommandations. C’est pourquoi aussi, je reste attentif à ma propre santé.
    Cependant, sur le fond, je reste convaincu qu’on laisse circuler des informations souvent contradictoires. Par exemple, on annule les camps de ski, mais on maintient les classes. Et qu’en est-il de l’argent qu’on s’échange quotidiennement de main à main. C’est aussi un vecteur de transmission et pas seulement du coronavirus.
    Donc oui, soyons prudents et agissons en personnes éclairées.
    Bien à toi. Avec mes amitiés.

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