Être Église autrement

L’actuelle pandémie de coronavirus impose des mesures de prévention et des recommandations sévères non seulement dans la société, mais aussi, et évidemment dans les paroisses et la vie de l’Église (voir mon billet du 6 mars). Ces mesures touchent plus particulièrement les aînés qui sont, pour une bonne part, les plus présents dans nos assemblées. Ainsi, la plupart des activités collectives sont annulées : soupes de carême, spectacles, réunions, assemblées annuelles. Suite à la décision du Conseil fédéral du 13 mars, les Églises ont annulé toutes leurs activités, rencontres et cultes. Les services funèbres connaissent aussi des adaptations allant d’une stricte intimité de la famille à des recommandations visant à protéger les personnes présentes.

Toujours en réforme… Pour sortir de sa zone de confort

Tout cela remet en question une dimension fondamentale de l’Église. Une dimension sur laquelle les institutions pouvaient compter et semblait incontournable : la dimension communautaire, le culte pour ne pas le citer. Le virus vient l’ébranler durement.

Ainsi, il nous est demandé, à nous ministres, de prendre des précautions, d’appliquer les recommandations. Plus largement, nous avons à limiter, voire annuler, les visites aux aînés. Des animations du Carême tombent à l’eau les unes après les autres, et tout le travail de préparation avec. Alors que faire? Que faire pour rester Église malgré tout? Comment se penser Église au-delà des moments rassembleurs du dimanche matin ou du temps de Carême?

Cette crise qui porte son côté sombre peut aussi prendre des allures  d’opportunités, nous faisant sortir de notre zone de confort, de nos habitudes, de ce qu’on a toujours fait sans trop se poser de question. Aujourd’hui, ce n’est plus possible, du moins temporairement. Donc, il est nécessaire de se montrer créatif. Pasteure à Colombier, Diane Friedli a publié un florilège de bonnes idées pour rester solidaires, pour être en lien avec ceux et celles qui sont isolés.

D’autres pistes pour rester solidaires, donc Église

Ainsi, je redécouvre le plaisir d’entretiens téléphoniques. Je « perds » moins de temps de déplacement entre deux visites. Je vais aussi écrire et envoyer quelques cartes postales ou messages pour dire ma solidarité, avec une possibilité de contact à distance. Les smartphones ajoutent aussi la vidéo au son, ce qui donne aussi une autre dimension à la conversation. Parce que l’isolement ou la quarantaine ne doivent pas être synonymes d’exclusion. Et les aînés connaissent ainsi la double peine de se voir isolés par mesure de protection tout en étant privés de visites régulières, tellement vitales pour eux.

>> Lire aussi l’interview de Tristan Gratier, directeur de Pro Senectute VD par Le Temps.

Marc Pernot et l’Église protestante de Genève nous font aussi le cadeau de cultes vidéo, ce qui permet de rejoindre la communauté. N’hésitez pas visiter les archives. Marc répond aussi aux questions des internautes. Il y a encore Celebrer.ch qui diffuse les cultes radiodiffusés.

Sur mon podcast, il est possible d’écouter à domicile mes prédications et méditations. Sur mon blog, lisez mes billets, mes cultes, mes réflexions sur le diaconat. Ils sont à votre disposition sans limite. Partagez-les avec vos amis. C’est sans risques.

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Image par Rudy and Peter Skitterians de Pixabay

2 commentaires

  1. Là oú vous vous réunissez ,(physiquement ou en prière ou en méditation,) je serai parmi vous. C’est la promesse du Christ.
    Acec mon groupe de méditation nous avons convenu du moment oú chacun se mettrait à méditer à son domicile. Moment très intense!!!

  2. Merci, Eva, de ton partage et de ton expérience.
    Cela me donne l’idée de proposer un moment, annoncé par Whatsapp ou les réseaux sociaux d’un temps de prières.
    Amitiés, Jean-Marc

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