Lors du culte du Synode de l’Église réformée évangélique du Canton de Neuchâtel (EREN), ce mercredi 1er décembre, j’ai été installé dans mon poste d’aumônier de rue en Ville de Neuchâtel. Avec trois de mes collègues, Yvena, Sébastien et Anne-Pascale, nous avons été invités à dire quelques mots à propos de nos engagements respectifs. Je partage ce que j’ai dit à cette occasion.
Une lanterne est une lumière qui éclaire un peu le chemin qui est devant nous. C’est aussi un repère, la promesse d’une porte, peut-être ouverte sur un lieu hospitalier.
Au centre-ville de Neuchâtel, lorsque la lanterne est allumée devant la porte du lieu d’accueil de l’aumônerie œcuménique de rue, c’est l’invitation à s’arrêter, à entrer, à passer un moment, à discuter ce qui fait la vie, ce qui fait aujourd’hui; qu’il soit rayonnant, morose ou franchement sombre.
La Lanterne, c’est ce lieu « bistrot » où des bénévoles s’engagent pour accueillir habitués ou gens de passage. Ils m’accompagnent, moi l’aumônier responsable, chacun et chacune avec sa personnalité, pour accueillir, écouter et servir. Nous sommes soutenus par un comité engagé lui aussi.
La Lanterne, c’est une chapelle au coeur de la ville, où on prie les uns pour les autres, ou on se soutient.
La Lanterne, c’est encore Yves Conne, animateur de rue bénévole, présent au plus près dans l’espace public. Une belle complicité nous unit pour être là, pour rejoindre et accompagner ceux et celles qui croisent notre route.
Une lanterne, c’est une lumière pour dire que la nuit n’est pas aussi profonde qu’on le croit.
Une lanterne qui fait qu’on peut retrouver l’espoir, parce qu’on est pas seul. Parce qu’on est tous une lumière.
Constantin Bacha a enregistré ce moment. Merci à lui.
Je vous invite encore à prendre le temps de lire la prédication de la pasteure Diane Friedli lors de ce même culte : Une Église aux prises avec le monde.
Relancer la diaconie en Suisse romande. Poser de premiers jalons. Se retrouver autour d’une table ronde pour partager expériences et rêves à l’échelle de la Romandie. Voilà quels étaient les buts des premières Assises Diaconales Romandes mises sur pied par le département Projets et Pratique de Diaconie Suisse qui se sont déroulées à Lausanne le 5 novembre dernier.
Une vingtaine de participant·es ont répondu à l’invitation lancée par Diaconie.ch, et plus précisément par Mmes Jacqueline Lavoyer-Bünzli et et Liliane Rudaz-Kagi, toutes deux membres romandes et bilingues de Diaconie Suisse et co-organisatrices de la journée. Parmi l’assistance, nombre de diacres venant des Églises francophones y compris celles de Suisse alémanique, mais aussi des pasteurs et théologiens, des laïcs engagés et intéressés.
La rencontre s’est ouverte sur une conférence de Mme Trotta, modératrice de l’Église vaudoise du Piémont. À entendre tout ce que porte cette Église minoritaire et à vocation profondément diaconale, au service de la population, on en est presque jaloux. Jaloux, de notre timidité, de notre petitesse, de nos moyens, de nos ressources. Mais est-ce bien d’être jaloux ? Ne devrait-on pas plutôt s’inspirer de ce qu’accompli cette Église et de l’adapter à notre mesure ? Mieux encore, rêver une Église diaconale, ou plutôt des Églises diaconales en Suisse, avec notre spécificité forcément plurielle. Les échanges qui ont suivi la conférence, traduite en direct, ont été nourris et stimulants.
Rêver l’Église
Des discussions en groupes se sont voulues ouvertes au rêves pour nos Églises, pour la diaconie, pour nos engagements. Mais, on le constate assez vite: si on est invité à rêver, la réalité de notre présent nous limite forcément. Soit on coupe (un peu) l’élan, pour retomber sur le manque de moyens et de ressources, les limites du possible et des envies… Et on ne rêve plus! Soit, on fait abstraction du réel, et on se convainc que cela restera du rêve !
Lors du partage en plénum, une remarque fuse : « Merci, mais il me semble que cela fait longtemps qu’on dit cela… Et pourtant, rien n’a vraiment changé ! » Constat réaliste s’il en est! Mais cela n’interdit pas de faire bouger les choses là où nous sommes, de nous inspirer de ce qui se fait (déjà) ailleurs, de réfléchir ensemble.
Pixabay Image de Comfreak
Une couleur romande
On est aussi tombé d’accord pour constater que Diaconie Suisse, si elle a déjà beaucoup travaillé sur des projets et des concepts, ceux-ci correspondent à une vision « alémanique » du service au prochain, avec des spécificités que la Suisse romande ne connaît pas forcément. Cela résonne d’autant plus pour moi qui travaille à temps partiel dans la partie francophone de l’Église bernoise.
S’il y a bien l’Association diaconale romande qui devait jouer ce rôle de plateforme d’échange et de promotion de la diaconie de ce côté de la Sarine, force est de constater que cette association est sur le point de disparaître sous sa forme actuelle, pour rejoindre, sans doute, Diaconie Suisse, avec un vrai intérêt et un vrai engagement à la vision romande de la diaconie. Les organisatrices de cette journée s’y sont engagées.
page d’accueil du site diaconat.ch consultée le 17.11.2021 – Cliquez sur l’image pour accéder au site.
Et maintenant ?
Souffler sur les braises pour rallumer le feu (sacré), c’est bien. Mais que faire pour que le feu ne s’éteigne pas à défaut de l’entretenir ? Une rencontre annuelle pourrait devenir la norme, avec un thème différent à chaque fois. On évitera aussi de multiplier les séances de travail, car nous avons tous des agendas débordants.
Un projet nous est présenté, celui des communautés bienveillantes ou caring communities. Il s’agit de la mise en commun bienveillante d’individus, d’acteurs sociaux, politiques, associatifs, paroissiaux qui s’unissent pour prendre soin de petites communautés à l’échelle d’un quartier, offrant aides, soutiens, attention et ressources aux besoins exprimés des personnes. Si je comprends bien la démarche, il ne s’agit plus d’être dans l’offre de prestations (prenez ce que nous vous proposons), mais à l’écoute des besoins de la base pour y répondre de manière coordonnée et ajustée (dites-nous ce dont vous avez besoin). Une paroisse pourrait, par exemple, s’inscrire dans un tel projet en mettant à disposition des locaux (salle de paroisse, cure), des bénévoles (visiteurs et visiteuses), des événement conviviaux (repas, rencontres)…
Nous sommes repartis reconnaissant·es d’avoir pu vivre des retrouvailles avec des collègues plus ou moins proches, plus ou moins connus; d’avoir pu lier contact. Reconnaissants aussi que la Suisse romande ne soit pas oubliée dans les réflexions et délibérations de la faîtière Diaconie Suisse; de pouvoir compter sur les engagements et les voix de Jacqueline et Liliane pour rappeler que nous existons.
Le présent et l’avenir de nos ministères sont entre nos mains, mais pas que. Il y a bien évidemment les Églises et paroisses qui nous emploient. Il vaut sans doute la peine de leur rappeler que la diaconie n’est pas une option. Il y a nos partenaires, les bénévoles notamment, qui portent aussi la diaconie au travers de leur soin porté et tourné aux autres. Il y a aussi et surtout Celui qui nous accompagne au jour le jour dans nos engagements, Celui en qui nous mettons notre confiance et notre espérance. Sans tomber dans la naïveté, je crois qu’à Dieu seul la gloire!
Les parcours de vie qui nous ont amenés, nous diacres, à nous engager dans un ministère sont divers et variés, ce qui fait dire que nous sommes des diacres atypiques. Au fait, qu’est-ce qu’un diacre typique ? Je crois que personne ne le sait vraiment. Mais si vous le savez, merci de me le dire en commentaires.
Le site Réformés a peint récemment le portrait d’Éric Bianchi, diacre suffragant de l’Église évangélique réformée du Canton de Vaud. Eric a œuvré auparavant dans la paroisse de Val-de-Travers de l’Église réformée évangélique du Canton de Neuchâtel.
Je prends le risque de tirer un parallèle entre nos engagements, tout en insistant que nous ne nous sommes pas concertés et que je m’exprime ici en mon nom, me basant sur l’article de Réformés. Ce que j’ai lu, et connaissant un peu Éric, me pousse à poser humblement ces quelques lignes.
Article du site Réformés.ch consulté le 6 octobre 2021
Deuxième profession, mais pas deuxième choix
Le diaconat est une deuxième profession. C’est d’ailleurs un prérequis à la formation que d’avoir déjà une expérience professionnelle. Je me souviens que dans ma volée, il y avait entre autres une infirmière, une éducatrice de la petite enfance, moi-même employé de commerce.
Éric lui a été policier. Et comme il le laisse entendre, une sensibilité, un appel peut-être, déjà présent. Je le rejoins dans cette certitude qu’on ne devient pas diacre, pasteur, moine par hasard, même si le chemin personnel et professionnel nous entraîne parfois sur des chemins de traverse. Nos expériences deviennent alors de vrais talents, des compétences que nous pouvons mettre au service d’une Église, d’une paroisse, d’une aumônerie, de frères et de sœurs en humanité. Nous ne venons pas de nulle part et il ne nous est pas demandé de renier qui nous avons été. Bien au contraire !
La question nous brûle les lèvres: passer de flic à homme d’Église, une évidence? Presque. Éric Bianchi ne parle ni de reconversion, pas même de métiers, mais bien de vocations. «Je ne suis pas devenu policier pour casser des portes. Avant d’avoir un rôle répréhensif, la police a une fonction sociale, d’écoute et de respect de chacun», il en est convaincu, le diaconat s’inscrit dans une « continuité».
Réformés.ch
Je ne crois pas non plus qu’on devienne diacre par dépit, ou parce qu’on n’a pas pu être pasteur·e. En tout cas, ce n’est pas mon cas. Si j’ai hésité entre les deux ministères, mon engagement dans une aumônerie a confirmé que mon choix était le bon.
L’écriture comme point commun
L’écriture est un autre point où nous nous rejoignons. Je n’ai pas encore lu le recueil d’Éric (il fait partie de mes titres à lire), mais je suis certain qu’il doit être empreint de ce souci de l’autre, de l’attention portée à ceux et celles de ce monde. Nos expériences du terrain, notre « expertise » de certains milieux, l’accompagnement de publics-cibles particuliers font que nous avons des choses à dire et à partager. Pas seulement dans des rapports d’activités très formels, pas seulement au travers de graphiques et de statistiques. Mais aussi dans les registres de la poésie, du roman, de la nouvelle … Où l’imaginaire est nourri du concret. Où une personne rencontrée peut devenir le personnage d’une histoire, où Dieu peut s’inviter et se révéler au travers et au-delà des mots.
Voir aussi : Brindilles et Confettis, deux livres de mon ami et collègue diacre lui aussi Renaud Rindlisbacher.
En route vers la rencontre
Lorsqu’il était au Val-de-Travers, Éric et ses collègues ont sillonné les routes pour aller à la rencontre, parfois avec une calèche pour interpeller : une église en route. Le projet a essaimé ailleurs où de pareilles initiatives voient le jour, à l’image du Jura bernois.
La rencontre tout en humanité, teintée d’impuissance et de renoncement parfois, ou d’élans de joie à d’autres moments sont vraiment au cœur de notre ministère.
Comment changer le déni de toute une société qui passe à côté de ses personnes en marge sans même les regarder?» Lucide, donc, Éric Bianchi est habité par une «impuissance personnelle et citoyenne». Pour autant, l’homme ne se démonte pas, balançant entre douceur et humour cinglant.
Réformés.ch
Éric est maintenant à la Pastorale œcuménique de la rue de Lausanne. Je suis à La Lanterne de Neuchâtel, l’aumônerie œcuménique de rue en Ville de Neuchâtel. Des lieux emblématiques, et parmi d’autres, de la rencontre. Il ne s’agit pas de convaincre par de longs discours, ni d’imposer quoi que ce soit (à part un cadre qui permette à chacun·e d’être accueilli·e et respecté·e). Mais accueillir, écouter, accompagner, servir, ça oui !
Serviteur donc mais pas sauveur pour un sou. «Je ne suis qu’un petit homme sans solution miracle.»
Le contraire serait mentir à ceux qu’ils côtoient dans la rue.
Éric Bianchi
Je crois aussi que nous partageons cet engagement à aller vers l’autre avec fort peu de choses, en somme : peu de certitudes, pas plus de réponses, encore moins de conseils. Mais la force d’une présence et d’une écoute. Quelques mots, quand ils sont utiles. Tout cela au nom de ce Dieu de la rencontre dans l’humanité… la plus humaine.
Merci, Éric, d’être qui tu es et au service de ceux et celles que tu côtoies. Bonne route à toi.
Début août, Noémie Emery, pasteure stagiaire, a publié un billet fort intéressant sur son blog Pèlerine au chocolat sous le titre De cène réflexions. J’ai aimé lire sa réflexion, car elle aborde à la fois l’aspect traditionnel de ce moment « culte » de nos célébrations, et elle y ajoute ses propres perceptions : comment elle vit ce moment hautement communautaire.
L’image du billet de Cène réflexion par Noémie Emery sur son blog.
Image parlante
Pour parler de ce sacrement qu’est la sainte-cène et qui ouvre la communauté et chacun au Royaume, Noémie a eu recours à une image très parlante. Une image pour dire ce qui est déjà et ce qui n’est pas encore. Une références qui change de la graine qui porte la plante en devenir ou la chenille qui deviendra papillon. La future maman part de son expérience : le monde est enceint du Royaume :
Pour notre temps, le rituel offre ce que j’expliquerais le mieux par la métaphore de la grossesse : le monde est enceint·e du Royaume (et Dieu seul·e connait le terme de cette grossesse qui est vie et promesse de Vie), et le sacrement serait comme une échographie (ou l’écoute du coeur via un doppler ou que sais-je encore) de ce Royaume, nous permettant de nous rendre compte de sa réalité, de son déjà-là, et simultanément de ce pas-encore, de tout ce qu’il reste à réaliser. citation tirée du blog de Noémie Emery
J’avoue que je n’avais jamais pensé à ce parallèle pourtant très imagé. Peut-être tout parce que je suis un homme, ou plus simplement, parce que je n’y ai pas pensé.
Le bonheur de sentir ce déja-là et l’attente de ce pas-encore. Image de Greyerbaby, Pixabay
Des repères
L’article poursuit par un développement théologique autour de l’héritage, de l’histoire du Salut, de la Création et une belle mise en question à propos du sens à donner au sacrement :
Je vois là un manque dans ma théologie, et me réjouis d’enrichir ma foi par mes recherches futures. Peut-être est-ce un peu prétentieux de penser ainsi, mais voici : si moi, qui suis théologienne depuis quelques années maintenant, et qui me passionne pour le sens des choses que je vis, ne comprends pas réellement ce qu’implique un sacrement, que comprennent mes paroissien·ne·s ? Probablement plus que moi. citation tirée du blog de Noémie Emery
Le déroulement par le menu
Enfin, la jeune pasteure présente la liturgie de sainte-cène par le menu, étape après étape et explicite fort bien chacune d’elles. J’apprécie ce va-et-vient entre attitude méditative et attitude active de l’assemblée.
Une introspection pour conclure
En conclusion, Noémie partage son introspection toute personnelle mais qui pourrait rejoindre le mouvement intérieur de bon nombre d’entre nous :
Il m’apparait donc que je suis moins révolutionnaire en terme de Sainte Cène que ce que je pensais avant de me plonger dans le sujet. N’ayant pas une compréhension rituelle du dernier repas de Jésus, je ne me vois pas chercher à bousculer la tradition qui en a fait un rituel. A moi de m’y insérer au mieux en tant que ministre, en insistant là où c’est utile sur l’aspect éthique que j’y décèle, tout en honorant le besoin de ritualité qui habite l’humain. citation tirée du blog de Noémie Emery
La cène nourrit les réflexions
Les questions que pose Noémie sont stimulantes pour notre foi et notre manière de la célébrer et de la vivre. D’autres textes viennent titiller notre appétit, à l’image de la multiplication des pains.
En lisant Noémie, je me suis souvenu que d’autres blogueurs du Réseau protestant avaient aussi abordé le sujet, notamment dans le contexte particulier de la pandémie.
J’aimerais partager quelques références :
1. Philippe Golaz
Sur son blog Théologiquement Vôtre, Philippe a rédigé 6 billets autour du thème Comprendre le culte. Ces billet sont destinés à ceux et celles qui ne sont pas habitués aux pratiques liturgiques. On y trouve des textes à titre d’exemple. L’auteur a la bonne idée aussi d’ouvrir son contenu à des apports de ses lecteurs·trices.
En lien avec la pandémie et l’impossibilité de vivre la sainte-cène de manière communautaire, Philippe a proposé une liturgie pour une cène à domicile avec indications très pratiques.
Mon collègue Hyonou a fait de la sainte-cène une prédication qu’il a relayée sur son blog Potins Divins. En une réflexion brève, il explique en quoi la célébration de la sainte-cène fait que le dimanche n’est pas tout à fait un dimanche ordinaire.
Le site Je cherche Dieu permet à tout·e un·e chacun·e de poser ses questions en toute liberté et franchise.
Un visiteur a exprimé sa tristesse de voir la sainte-cène interdite pendant la pandémie. Avec beaucoup de tact, le pasteur Marc Pernot lui a répondu, en proposant notamment des manières de célébrer la cène Covid-compatibles.
Ces différentes approches ont aussi été stimulantes pour moi et m’on amené à réfléchir toujours et encore à ce que représente la sainte-cène pour moi. J’ai eu l’occasion d’en célébrer dans divers contextes : lors du culte dominical, en EMS, à domicile et j’envisage bientôt à l’aumônerie de rue de Neuchâtel. C’est un moment où il y a quelque chose à la fois de physique, par la proximité, et de mystérieux, par le fait de se rasssembler autour du Christ ressuscité.
Comme le relevait Noémie, c’est le moment le plus corporel, le plus sensuel. Aujourd’hui, il a un peu perdu de sa superbe, puisque les mesures sanitaires imposent une pratique en défilé, des morceaux de pain déjà coupés à la place de la « morce » rompue, des gobelets individuels au lieu de la coupe qu’on se passait. C’est le moment où l’assemblée prend conscience qu’elle est communauté sous le regard du Christ vivant. Et c’est une joie !
J’avoue aussi que je balance entre la régularité de la cène hebdomadaire et l’irrégularité de ce moment que je vivrais plutôt comme une fête, justement parce qu’il vient rompre avec l’habitude.
Enfin, il y a quelque chose qui m’a toujours surpris lors du moment de communion : la solennité des participant·es. Les têtes sont baissés, les regards pointent les pieds, on se regarde à peine en passant la coupe. Je veux bien que chacun·e intériorise ce moment à sa manière et je ne juge personne, mais il y a une austérité palpable. Ceci est d’autant plus en décalage avec les paroles d’introduction au repas du Seigneur : « Quelle joie de te louer, Dieu très bon ! » Oui, ce moment est aussi, pour moi, le moment le plus joyeux de nos célébrations, parce que nous y célébrons la Vie donnée, la Vie partagée, la Vie qui vient d’un Plus-Grand-Que-Soi.
Dernier repas. Sculpture de la cathédrale de Cologne. Image Pixabay
La réflexion, la mienne, la tienne, se poursuit. N’hésite pas à y contribuer en apportant ta propre réflexion en commentaire ou mieux encore en la développant sur ton blog, tout en mentionnant cet article comme point de départ.
Comportez-vous en hommes libres, sans faire de la liberté un voile qui couvre la méchanceté mais en agissant au contraire comme des serviteurs de Dieu.
Unissons-nous dans la prière :
Seigneur,
Tu as libéré ton peuple pour le conduire vers une Terre Promise. Et tu as fait de lui un peuple saint, un peuple de prophètes et de serviteurs. Aujourd’hui, et nous aussi, nous sommes héritiers de cette liberté
que tu veux pour chaque humain.
Nous te prions pour tous ceux et toutes celles dont les libertés et les droits sont bafoués ; qui sont emprisonnés, torturés, exécutés à cause de leur foi, de leur voix et de leurs engagements.
Nous te prions pour tous ceux et toutes celles qui fuient leur pays, qui sont sur les routes du monde, au péril de leur vie, en quête de liberté. Place sur leur chemin des cœurs ouverts et accueillants qui sauront les recevoir, des oasis de paix où ils connaîtront l’hospitalité.
Nous te prions pour nous-mêmes. Aide-nous à ne pas abuser de nos libertés, mais à en user avec intelligence. Rends-nous sensibles et attentifs à nos sœurs et nos frères en humanité, afin qu’ensemble nous défendions la liberté que tu veux pour chacune et chacun de nous.
Prions dans le silence de notre cœur :
Silence
Libres, nous le sommes, Seigneur.
Et nous voulons maintenant rassembler toutes nos prières dans les mots que ton Fils, ton bien-aimé, Jésus notre frère,
nous a lui-même enseignés. Nous te disons d’une seule voix et d’un seul cœur :
Notre Père qui es aux cieux,
Que ton nom soit sanctifié,
Que ton règne vienne,
Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel,
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour,
Pardonne-nous nos offenses,
Comme nous pardonnons aussi,
A ceux qui nous ont offensés,
Et ne nous laisse pas entrer en tentation,
Mais délivre-nous du mal.
Car c’est à toi qu’appartiennent le règne,
La puissance et la gloire,
Pour les siècles des siècles,