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Bonne Année!

Dernier jour de l’année, dernier billet en forme de rétrospective. Je ne prends pas l’option de sélectionner les moments forts ni les 10 billets qui ont fait le plus d’audience (on dit buzz?), non. Je veux pas non plus revenir sur mes premiers pas dans ma nouvelle paroisse, il y a déjà eu assez de billets à ce sujet : Sois le Bienvenu !, Chocolat, café et diaconat ou encore Au micro, pour n’en citer que trois.

Trois axes

J’aimerais plutôt m’attarder sur ma présence dans la blogosphère, protestante notamment. Mon nouvel engagement à La Neuveville a coïncidé avec le lancement de ce blog qui fait suite à meditheoblog (avant il y a eu un premier essai dans lequel je tâtonnais un peu). J’ai développé trois axes principaux : Diaconat (qui revient sur ma pratique et là où je suis), Réflexions (qui réunit des impulsions) et Méditations (ou Clé en main qui rassemble des textes divers). Je trouve que ces trois approches expriment bien ma manière d’envisager mon ministère de diacre et peuvent être partagées largement. Je me dis qu’elles rejoignent aussi des internautes en recherche: Que fait un diacre (de mon point de vue)? Où pourrait/devrait aller l’Église (selon moi)? Une prière pour la route (avec mes mots à moi)?

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Syméon et Anne: Mission accomplie

Texte du jour : Évangile selon Luc 2, 21-39

🎙Il est aussi possible d’écouter cette méditation sur le podcast.

Me voilà rassuré. Je commençais à désespérer des humains. Après avoir rendu visite à Marie, je me disais : Gabriel, décidément, ton métier de messager n’est pas de tout repos. Les humains, ils veulent tout comprendre, jusque dans les moindres détails : « Comment ? », « Pourquoi ? » C’est leur ritournelle. Mais qu’ils laissent un peu de place au mystère du Créateur, qu’il lui fasse confiance… au moins un peu.

Vous vous souvenez, on s’est déjà rencontré il y a quelques semaines, lorsque j’étais en route pour annoncer une bonne nouvelle à un vieux prêtre et à une jeune fille. Ça n’a pas été de tout repos. Après, j’ai laissé la place à mes collègues les chanteurs qui sont allés annoncer la naissance du Sauveur à des bergers : « Gloire à Dieu », « Paix sur la terre » qu’ils ont dit. Eux, les bergers, ils n’ont pas hésité. Ils n’ont pas posé de question. Ni une ni deux, ils ont levé le camp et sont partis à « La Maison du pain », à Bethléem.

Ensuite, les choses se sont précipitées et je dois avouer que je n’ai pas tout suivi, mais aujourd’hui, je suis rassuré.

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T’as passé le code?

Un QR-Code devant chaque temple? Le titre de ce billet paru sur le blog exegese.ch m’a intrigué. À quoi peut bien servir ce « carré mosaïque » dans un temple? Parce que je voyais ces symboles à peu près partout sauf dans les églises (ou je n’ai peut-être pas visité celles qui en possèdent). En lisant ce billet, j’ai eu envie de passer de la théorie à la pratique. Et voilà l’expérience lancée dans la paroisse où je suis diacre.

Quelques échanges de mail plus tard avec Nicolas Friedli, qui a proposé de se lancer et à qui je dis « merci », des QR-Codes sont visibles désormais à La Blanche-Église et au secrétariat. Ces premiers essais ont été imprimés sur papier. Ce n’est sans doute pas un support adéquat qui traversera le temps, mais c’est un début. Et il faut bien commencer quelque part. Après une année, on pourra estimer la pertinence et imaginer des supports plus durables ou abandonner le projet. Ce que je n’espère pas, évidemment.

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À la marge(lle)

Il y a quelques jours, l’une de mes collègues diacre, Anne-Sylvie Martin, a publié un post sur Facebook dans lequel elle relate un échange où elle a essayé de montrer la différence entre diacres et pasteurs. C’est une question qui m’accompagne depuis ma formation et qui, je dois l’avouer, n’a pas encore trouvé de réponse convaincante.

Le post est drôle parce que l’interlocuteur de Madame le/la diacre a confondu diacre et fiacre. Comme on est tout-terrain et en route, ça peut se comprendre. D’ailleurs, la paroisse réformée de Val-de-Travers a concrétisé cette association d’idées par le projet Église en route. Bravo!

Plus sérieusement, ma collègue explique qu’il y a une formation différente et que nous les diacres sommes davantage appelés aux marges de l’Église. Et je me demande justement ce qui est (encore) au cœur de l’Église aujourd’hui? Le Christ, me répondrez-vous, et vous aurez raison, surtout à quelques jours de Noël. Mais, un récent débat de l’émission Forum de la RTS revenait sur la désaffection des protestants. Et sur son blog, Philippe Golaz, un autre estimé confrère, se demande pourquoi rester dans une Église en déclin?

Alors, est-ce que c’en est fini de l’Église? Non, je suis convaincu que nos Églises, celle réformée à laquelle j’appartiens, et les autres ont pour mission de soigner aussi les marges. Le message que nous portons par nos paroles en chaire a à être traduit en actes, en gestes auprès de tous ceux qui ne sont pas là le dimanche matin. Nous avons quelque chose à partager avec ceux et celles qui souffrent d’une parole dite un jour, par un « chrétien bien pensant », notamment et qui a fait plus de mal que de bien. Nous avons à répondre présent à ceux et celles qui veulent parler de foi, de spiritualité, de doutes, de questions existentielles mais qui ne veulent pas aller sonner chez un pasteur ou un prêtre installé. Rassurez-vous, il existe des possibilités de vivre sa spiritualité dans un cadre différent de celui du culte dominical. Je prends un exemple parmi d’autres tirés de l’excellente initiative du site spiritualites.ch de regrouper sous une seule adresse des offres de spiritualités protestantes: les célébrations Oasis Nomade où des ateliers offrent des manières diverses de vivre et d’exprimer sa spiritualité. Un rendez-vous à la marge de nos cultes. Et c’est très bien.

Mais une question me revient: est-ce toujours nous qui apportons. Et si nous recevions, nous professionnels et bénévoles de nos Églises, quelque chose de précieux de la part de ceux que nous rencontrons dans les marges justement.

C’est ce que je vis à La Margelle, lorsque j’accueille celles et ceux qui nous contactent pour aborder ensemble ce qui fait leur quotidien. Le site de La Margelle consacre d’ailleurs une page sur ce que nous appelons « Spirituel », peut-être pour rassurer les « écorchés de la foi ». La margelle est aussi le muret d’un puits où il fait bon se reposer.

C’est aussi ce que je vis en tant que bénévole à La Lanterne, l’aumônerie de rue en Ville de Neuchâtel et proche voisine de La Margelle. Je vis de belles tranches d’humanité, parfois au ras des pâquerettes, mais c’est cela pour moi rejoindre chacun dans son unicité. Oui, on peut prier pour la paix dans le monde et la justice universelle, c’est très bien. Mais on peut aussi s’arrêter pour écouter celui ou celle qui ne comprend pas pourquoi certains services sociaux ne lui fichent pas la paix ou qui est convaincu que la justice est mal foutue!

En ce temps de presque Noël, c’est dans la marge que Jésus vient naître, au milieu d’animaux puants, avec une mangeoire tarabiscotée et une couverture de paille et ce sont nos églises plus ou moins bien chauffées, plus ou moins confortables, qui résonneront au son de cantiques de circonstances.

Pour une part non négligeable de personnes que je rencontre tout au long de l’année, ceux des marges, les « marginaux » comme on les appelle, Noël sera un jour comme un autre, un peu plus terne peut-être, mais je crois que l’amour de Dieu les rejoint d’une manière ou d’une autre. Et si c’était par nous? Comment? Soyons créatifs…

Orgueil? Vous n’y pensez pas

Dans l’un de ses billets, mon estimée collègue Diane Friedli partage son impression que s’exposer [sur internet] peut avoir quelque chose d’orgueilleux.

Pour faire partie de ceux et celles, encore trop peu nombreux, qui « s’exposent » sur internet et les réseaux sociaux, je dois avouer que je me suis aussi posé cette question, mais la réponse s’est vite imposée: plutôt qu’un « péché d’orgueil » – je laisse cette considération à une compréhension catholique fondamentaliste – j’y vois plutôt une formidable opportunité de nous adresser à tous ceux qui ne sont pas (ou pas souvent) des nôtres. J’aimerais relever quelques considérations qui justifient mon engagement dans le monde de l’internet et des réseaux sociaux :

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