La leçon de la nature

Les conditions météo actuelles nous incitent à penser à nos jardins, à préparer le terrain, à retourner le sol. Et éclosent alors les questions :  que va-t-on planter ? Est-ce que c’est le bon moment ? Faut-il encore attendre un peu ?

La nature, dans toute sa diversité, est riche d’enseignements pour nos vies tout humaines. En effet, une graine contient en elle une vie en devenir, encore invisible à nos yeux. Pour que cette vie prenne vie justement, il faut que le grain meure. Il faut laisser le temps à la nature afin qu’elle fasse son œuvre pour que sorte de terre une plante à la forme particulière que le grain ne montre pas encore. Pensez encore aux chenilles, parfois un peu « moches » qui donneront naissance à de magnifiques papillons après un temps passé dans le secret de la chrysalide.

La nature et Pâques disent la même chose : Jésus le Christ est passé par cette « chrysalide » en forme de tombeau, pour passer de la mort que nous croyons connaître à une vie nouvelle aux contours toujours à découvrir.
Nos existences connaissent indéniablement de ces moments « creux », de ces deuils, des « Samedi-Saint » où il ne se passe rien, du moins en apparence. Et c’est justement dans ces « hivers » apparents que la transformation commence à s’opérer et nous pourrions bien être surpris de la forme que prendra notre avenir sous le regard de Celui qui créa le ciel et la terre. Et il vit que cela était bon, très bon même.

Ce texte légèrement modifié a été publié pour la première fois dans le Courrier de La Neuveville.

Image par GLady de Pixabay

La prière des ânes

Lors du culte des Rameaux, le 10 avril 2022, à la Blanche-Église de La Neuveville, j’ai partagé cette prière trouvée sur le site de l’Église protestante unie de Grenoble.

Prière des ânes

Donne-nous, Seigneur, de garder les pieds sur terre,
et les oreilles dressées vers le ciel pour ne rien perdre de ta parole.
Donne-nous, Seigneur, un dos courageux,
pour supporter les hommes les plus insupportables.
Donne-nous, Seigneur, d’avancer tout droit,
en méprisant les caresses flatteuses autant que les coups de bâton.
Donne-nous, Seigneur, d’être sourds aux injures, à l’ingratitude,
c’est la seule surdité que nous ambitionnons.
Ne nous donne pas d’éviter toutes les sottises,
car un âne fera toujours des âneries.
Donne-nous simplement, Seigneur,
de ne pas désespérer de ta miséricorde si gratuite
pour ces ânes si disgracieux que nous sommes
à ce que disent les pauvres humains.
Lesquels n’ont rien compris ni aux ânes ni à Toi,
qui a fui en Egypte avec un de nos frères
et qui a fait ton entrée prophétique à Jérusalem
sur le dos d’un des nôtres.

Lien direct, cliquez ici.

Image : Jaclou-Dl sur Pixabay

Et si on faisait de la spiritualité comme M. Jourdain ?

Quelques mots et réflexions posés humblement à propos de la beauté des rencontres. Ces rencontres qui font mon quotidien, qui sont au cœur de mon métier d’aumônier et de diacre. Ces rencontres qui me font prendre conscience que mon humanité est (beaucoup) plus que ce que j’imaginais. Finalement, on ressemble à M. Jourdain qui faisait de la prose sans en avoir l’air.

On se rencontre autour de la rencontre

Récemment, nous nous sommes retrouvés entre collègues de différentes aumôneries pour faire le point sur nos engagements et en apprendre un peu plus sur ce que font les uns et les autres. Nous nous sommes vite mis d’accord autour d’un mot commun qui nous anime et donne du sens à nos ministères : la rencontre. En partageant, j’ai pris conscience qu’il n’y a pas une mais des rencontres (combien ? Au moins, mille et une). Les discussions m’ont encore montré que nous faisons de la spiritualité à la manière de M. Jourdain qui faisait de la prose sans en être conscient. La rencontre ouvre à cette dimension spirituelle, parce qu’elle est portée par la confiance qui s’instaure entre nous, écoutants et écoutés. Que ce soit auprès des prisonniers, de personnes avec handicap, de migrant, d’étudiants, au-delà des mots, il y a ce lien qui se crée, se développe et se renforce au fil du temps. Ce lien qui fait passer de la confiance à la confidence.

Gens, Filles, Femmes, Étudiants, Copains, En Parlant
Autour de la table, pour parler de la rencontre – Source : https://pixabay.com

On n’est pas seul quand on se rencontre

Aumônier à La Lanterne, lieu d’accueil de l’aumônerie œcuménique de rue en Ville de Neuchâtel, nous accueillons trois fois par semaine nos visiteurs et visiteuses. Le Coin Bistrot ouvre à des discussions parfois terre-à-terre, mais tellement essentielles : là, autour d’un café, d’une soupe ou d’un bircher, des émotions peuvent s’exprimer, des déceptions, des colères, des remords, des joies, des envies qui ont alors droit à la parole. Et c’est là, justement, que la dimension spirituelle de la rencontre, authentique, se révèle. Et c’est certainement, nous responsables du lieu, diacre, animateur et bénévoles, qui prenons conscience qu’il y a plus que l’écouté et l’écoutant. Je prends le risque de nommer ce plus Dieu, le Dieu de Jésus-Christ. Je peux aussi l’appeler le Ressuscité ou plus prosaïquement la Vie. Cette vie qui est faite de relations.

Chaque rencontre est unique, imprévue. Avant chaque ouverture, je ne sais pas, nous ne savons pas, de quoi elle sera faite, ce qui sera partagé, confié. Alors, j’ai pris l’habitude de remettre ce moment d’accueil dans les mains de plus grand que moi, dans un temps de prière souvent partagé avec le ou la bénévole de service. La configuration « Covid-compatible » nous permet d’accueillir un maximum de quatre personnes en même temps. Parfois, une seule est présente et quel cadeau que de lui faire de la place pour qu’elle puisse se raconter et c’est justement dans ces moments-là que je prends conscience que nous sommes rejoints par celui que je me risque à appeler le Dieu de la Vie. Lorsque nous nous quittons, je remercie la personne du cadeau de sa confiance. Je dis ma gratitude à Ce-Plus-Grand qui a permis ce partage.

Ces rencontres du quotidien

Il y a d’autres rencontres, encore plus imprévues. Par exemple, dans les transports publics. Retrouver un ami, s’asseoir là où il ne reste qu’une place libre. Parler de la pluie et du beau temps d’abord et soudain, une révélation. Je me souviens de cette voisine d’un trajet en bus qui après quelques instants m’annonce qu’elle revient de l’hôpital, me parle de ses ennuis de santé, de sa situation familiale… Et lorsque je la quitte, elle me fait un sourire que je devine derrière le masque. Un moment de spiritualité, de confiance, de joie profonde. Parce qu’il n’était ni prévu ni attendu, encore moins espéré, il m’en est que plus précieux.

Auto, Autobus, Car Postal, Montagnes, Trajet De Bus
Car postal, train, trolleybus, autant de lieux de rencontres inattendues – Source de l’image : https://pixabay.com

L’expérience m’a aussi montré que les rencontres « arrangées » ne sont pas aussi personnelles. Souvent, on ne sait trop quoi se dire, parce qu’il faut bien dire quelque chose. Mais, quand on fait quelques pas dans le jardin autour du home, quand on s’assoit sous un parasol et qu’on déguste un sirop, quand on regarde quelques instants un match de tennis ou un bout de série télévisée, il se passe quelque chose au-delà des mots maladroits que je pourrais prononcer.

Ces rencontres dans des moments-clés

J’ai aussi rencontré des familles, des parents, dans des moments-clés de l’existence. Lorsque des mariés veulent placer leur union sous l’amour de Dieu; lorsque des parents souhaitent faire baptiser leur enfant; lorsque un décès vient bouleverser un équilibre familial, il y a alors rencontre. Au-delà des retrouvailles au moment de la célébration, il y a auparavant une rencontre teintée de questions existentielles, de confidences du style : « On n’est pas très croyants, vous savez, mais… » Et l’important, je crois, n’est pas de donner des réponses toutes faites, mais d’accompagner des questions, d’oser dire que je n’en sais pas plus, mais que j’ai confiance…

Allons-y !

Revenons à notre séance de travail entre collègues. Quelques idées on fusé : et si on était encore plus proactifs, si on initiait nous-mêmes et d’abord la rencontre en allant vers, en sortant de notre zone de confort. En invitant aussi les collègues et paroissiens à faire de même pour se rencontrer en toute humanité et en toute humilité à la Lanterne, sur un banc public, à la terrasse autour d’un café… On se prend à rêver d’un camping-car qui sillonnerait les routes et s’arrêterait là où les gens sont… À l’image du Rencar dans le Jura et Jura bernois. C’est certainement une forme d’Église de la rencontre que nous sommes plusieurs à appeler de nos vœux.

La Crèche aux 5 sens

C’est à un voyage sur 200 mètres carrés que je vous invite, au temple des Éplatures. Ce n’est pas loin, ce n’est pas grand, mais le dépaysement est garanti. En quelques minutes, vous voilà emmenés dans un village de Sicile du XVIIe siècle, grouillant d’activités. Bienvenue à la Crèche aux 5 sens.

La Crèche géante de Noël qui a élu domicile au temple désaffecté (ou désacralisé) des Éplatures, entre Le Locle et La Chaux-de-Fonds, est un havre de paix, une oasis. Et encore plus en ce dimanche de lendemain de Noël gris et pluvieux.

Temple des Éplatures
Qui imaginerait ce qui se cache derrière ces murs ?

C’est à l’initiative de Créa Calame et Maurice Bianchi que nous devons cette magnifique initiative qui les a occupés pendant près d’une année pour le montage d’un décor plus vrai que nature. Cette crèche de Noël se veut aussi itinérante. Il y a deux ans, elle était à l’Abbaye de Saint-Maurice (VS), je l’ai découverte à Yverdon. Elle a aussi investi la cathédrale de Lausanne. À chaque fois, c’est un défi que d’adapter les éléments au lieu choisi. Ici, aux Éplatures, c’est l’espace le plus grand, près de 200 mètres carrés, en comptant aussi l’aménagement de la galerie. C’est aussi le lieu d’ancrage de cette crèche. Aucun détail ne manque. Pas un centimètre n’est perdu. Même les perspectives à travers les portes, entre les maisons et les arbres, donnent à voir quelque chose. Tout ceci, sans compter les centaines de personnages façonnés en terre cuite, plus vrais que nature qui peuplent l’espace. On n’a pas envie de les déranger, tant ils semblent occupés à leur labeur.

>> Lire l’article de ArcInfo du 9 novembre (réservé aux abonnés) : La Chaux-de-Fonds: zoom sur la crèche de Noël géante du temple des Eplatures.

>> Lire aussi l’article de Jura 3 lacs : La Crèche aux cinq sens.

Pour coller à l’actualité

Cette année, la Crèche colle à l’actualité, puisqu’elle n’a pas pu avoir lieu en 2020, pour les raisons que l’on sait, il y a un « Coin COVID » où les gens peuvent se faire tester. Des amis se congratulent de se savoir « négatifs ». Au gré des déambulations, on apprend que le boulanger, lui, est positif…

C’est la troisième édition que je visite et à chaque fois, c’est le plaisir de la découverte. D’ailleurs, les initiateurs le disent, ils repartent de zéro, reprenant des éléments, les agençant différemment, ajoutant des personnages, créant de nouveaux lieux et de nouvelles scènes. Et chaque santon a sa place. D’ailleurs demandez aux concepteurs où se trouve celui-ci ou celle-là, ils vous le diront sans se tromper.

Place du village
Une place de village animée

Une crèche dans le monde

J’aime cette idée que la crèche de Noël s’insère dans un lieu grouillant d’activités diverses, là où les métiers se rencontrent. On y voit, par exemple, des matelassiers, un artisan-boucher, une potière, des vignerons occupés à leurs vignes, un apiculteur, des pêcheurs, et tant d’autres. La crèche passerait presque inaperçue, si on n’y faisait pas attention. À y regarder de plus près, et c’est d’ailleurs un jeu, on découvre les Rois Mages qui évoluent jour après jour vers l’enfant Jésus. Ils y seront le 6 janvier, jour de l’Épiphanie et pas avant. En ce 26 décembre, ils traversaient fièrement la place du marché, sur leurs chameaux, ayant laissé « tout leur avoir et tout leur savoir » – pour reprendre les mots de Créa Calame – à la tente orientale à l’autre bout du décor.

Crèche de la Nativité
La naissance d’un enfant passerait presque inaperçue

Le décor nous fait entrer aussi dans l’intimité des maisons, des entrées et des chambres, toutes savamment éclairées, qui laissent voir ici un arracheur de dents, là un écrivain, ou encore une femme en train de coudre, trois amis qui discutent…

Des villageois discutent en route
On se raconte les dernières nouvelles

Le monde comme décor

À Noël, on ne cesse de rappeler que c’est Dieu qui vient naître dans le monde et dans l’humanité. Là, en entrant dans ce village miniature, bercé par des chants de circonstances, on se met à l’échelle, on déambule à notre tour au milieu des santons. On en entendrait presque l’agitation de l’Osteria, les acclamations des marchands, les rires des enfants devant le théâtre de marionnettes. Toute une vie qui est là et qui n’a pas attendu l’événement de la naissance.

Crèche de Noël: l'osteria
L’agitation de l’Osteria

En passant, et plusieurs fois, devant les maisons, je me demande : ces gens ont-ils conscience de ce qui est en train de se jouer à quelques mètres de là ? Un nouveau-né vient de naître. Qu’est-ce que cela change pour eux pris dans leurs occupations, dans leur agitation ?

Et pour nous, visiteuses et visiteurs ? Qu’est-ce que Noël change ? Comme le relève ma collègue et amie Diane Friedli : Noël, c’est un début. Celui d’une histoire qui n’est pas prête de s’arrêter. Une histoire toujours à relire, à réentendre, car, comme dans la Crèche aux 5 sens, on découvrira toujours des détails, on regardera depuis une autre perspective, on écoutera un autre point de vue.

C’est encore émerveillé du spectacle que je quitte le lieu, non sans avoir vivement remercié ses auteurs de la magie de ce décor. D’ailleurs, on oublie que c’est un décor… Ouvrant la porte du temple, la pluie me rappelle que nous sommes en décembre, qu’il fait gris… Mais, je rentre avec des visages et des histoires et des voix plein la tête.

Infos pratiques : la crèche est visible jusqu’au 16 janvier, tous les jours de 10h à 18h, sur présentation du pass-covid. Entrée libre, dons acceptés avec reconnaissance.

La loi de l’Amour

Une méditation à propos de la parabole du bon Samaritain.

En préambule, une citation paraphrasée de Martin Luther King :

L’obscurité ne peut pas chasser l’obscurité ; seule la lumière le peut. La tristesse ne peut pas chasser la tristesse, seul l’amour le peut.

Texte biblique

Il était une fois un homme qui descendait de Jérusalem à Jéricho, quand il fut attaqué par des brigands. Ils lui arrachèrent ses vêtements, le rouèrent de coups et s’en allèrent, le laissant à moitié mort. Or il se trouva qu’un prêtre descendait par le même chemin. Il vit le blessé et, s’en écartant, poursuivit sa route. De même aussi un lévite [un autre religieux] arriva au même endroit, le vit, et, s’en écartant, poursuivit sa route.
Mais un Samaritain qui passait par là arriva près de cet homme. En le voyant, il fut pris de compassion. Il s’approcha de lui, soigna ses plaies avec de l’huile et du vin, et les recouvrit de pansements. Puis, le chargeant sur sa propre mule, il l’emmena dans une auberge où il le soigna de son mieux. Le lendemain, il sortit deux pièces d’argent, les remit à l’aubergiste et lui dit : « Prends soin de cet homme, et tout ce que tu auras dépensé en plus, je te le rembourserai moi-même quand je repasserai. »

Luc 10, 30-35

Message

Une histoire bien (trop) connue

On la connaît bien cette histoire, celle du bon samaritain. Elle revient à notre mémoire dès les premiers mots. Et même si c’est une vieille histoire, elle dit quelque chose pour nous ici, pour nous aujourd’hui.

En la lisant, c’est certainement la figure du samaritain, de cet étranger au peuple juif, qui retient notre attention. On s’identifie, on aimerait s’identifier à lui, à son souci de l’autre, à son dévouement, à ses gestes, à sa générosité. Et on regarde un peu vite, et de manière critique, les deux religieux qui, au nom de leurs principes, ont fait un détour. Eux, ils sont respectueux de règles et d’interdits, comme de s’approcher d’un blessé dont on sait s’il vit encore.

Eux, ils mettent la loi à la première place.

Le samaritain, lui, ne connaît qu’une loi, celle de la solidarité, celle de l’amour. Sans chercher d’abord à savoir qui est ce voyageur à demi-mort, sans chercher à connaître les circonstances de son agression, sans s’assurer d’abord qu’il est ceci et non cela, il agit… Avec ce qu’il a sous la main, ou plutôt dans les sacs sur sa mule : un peu d’huile, du vin pour soigner les plaies, une monture pour mener le blesser à l’auberge, deux pièces d’argent pour les frais… Et la promesse de revenir payer ce qui pourrait encore manquer.

C’est vrai qu’on aimerait tous ressembler à cet anonyme, qui s’est arrêté, qui a pris soin, qui a aidé et donné de son temps, de ses vivres et de son argent. Y parvenons-nous ? Nous y essayons-nous ?

Une histoire pour tous les temps

C’est une histoire qu’on connaît bien et qui parle à la plupart d’entre nous, qu’on soit fins connaisseurs de la Bible ou plus distancés des références du Grand Livre. Parce qu’avant d’être un texte évangélique, c’est une histoire de sagesse universelle.

L’épisode du bon samaritain vient aussi poser des questions, entre les lignes. Questions qu’on découvre si on prend la peine de s’arrêter un instant. Pourquoi ce voyageur a-t-il été détroussé ? Pourquoi, si Dieu, un Dieu, existe là-haut, ou là-bas, n’a-t-il rien fait pour empêcher cela ? Pourquoi les religieux n’ont-ils pas été émus par la situation tragique de ce voyageur… en bien mauvaise posture, rappelons-le, préférant passer leur chemin ?

Des questions… Encore des questions

Des questions de tous les temps. Des questions qui subsistent aujourd’hui encore, avec certainement un peu plus d’intensité à l’heure où l’humanité doit apprendre à vivre différemment. Pourquoi…

Ce texte ne répond pas à ces pourquoi. Et c’est tant mieux. Parce que la réponse appartient à chacun de nous. Ce sont nos croyances, nos convictions, nos valeurs, nos rencontres, notre vie qui orienteront la réponse, les réponses, que nous donnerons à ces pourquoi.

Mais si ce texte ne répond pas à ces grandes questions existentielles, il donne une attitude possible : oser agir. Risquer le geste qui aide, qui prend soin, se montrer solidaire. Mettre à disposition un peu de ce que nous avons pour faire du bien là où c’est à notre portée. Plutôt que d’affirmer que je ne peux pas sauver le monde – et c’est vrai – je peux faire un geste pour mon voisin, pour mon collègue, pour cet étranger, pour ce marginal, pour ce blessé de la vie. Juste ce qui est à ma portée. Pour le reste, je fais confiance à la solidarité humaine, à plus grand que soi. C’est peut-être naïf, mais je suis persuadé, je crois, que nous pouvons compter, non seulement les uns sur les autres, mais aussi sur plus que nos propres forces.

Et aujourd’hui en particulier, nous sommes confrontés à des questions dont la réponse n’est évidente pour personne : la vie, la maladie, la souffrance, la mort et après…

La vraie question à se poser est certainement celle-ci : plutôt que de se demander s’il y a une vie après la mort, demandons-nous comment nous vivons avant la mort.

Image : Falco sur Pixabay.com