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T’as passé le code?

Un QR-Code devant chaque temple? Le titre de ce billet paru sur le blog exegese.ch m’a intrigué. À quoi peut bien servir ce « carré mosaïque » dans un temple? Parce que je voyais ces symboles à peu près partout sauf dans les églises (ou je n’ai peut-être pas visité celles qui en possèdent). En lisant ce billet, j’ai eu envie de passer de la théorie à la pratique. Et voilà l’expérience lancée dans la paroisse où je suis diacre.

Quelques échanges de mail plus tard avec Nicolas Friedli, qui a proposé de se lancer et à qui je dis « merci », des QR-Codes sont visibles désormais à La Blanche-Église et au secrétariat. Ces premiers essais ont été imprimés sur papier. Ce n’est sans doute pas un support adéquat qui traversera le temps, mais c’est un début. Et il faut bien commencer quelque part. Après une année, on pourra estimer la pertinence et imaginer des supports plus durables ou abandonner le projet. Ce que je n’espère pas, évidemment.

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À la marge(lle)

Il y a quelques jours, l’une de mes collègues diacre, Anne-Sylvie Martin, a publié un post sur Facebook dans lequel elle relate un échange où elle a essayé de montrer la différence entre diacres et pasteurs. C’est une question qui m’accompagne depuis ma formation et qui, je dois l’avouer, n’a pas encore trouvé de réponse convaincante.

Le post est drôle parce que l’interlocuteur de Madame le/la diacre a confondu diacre et fiacre. Comme on est tout-terrain et en route, ça peut se comprendre. D’ailleurs, la paroisse réformée de Val-de-Travers a concrétisé cette association d’idées par le projet Église en route. Bravo!

Plus sérieusement, ma collègue explique qu’il y a une formation différente et que nous les diacres sommes davantage appelés aux marges de l’Église. Et je me demande justement ce qui est (encore) au cœur de l’Église aujourd’hui? Le Christ, me répondrez-vous, et vous aurez raison, surtout à quelques jours de Noël. Mais, un récent débat de l’émission Forum de la RTS revenait sur la désaffection des protestants. Et sur son blog, Philippe Golaz, un autre estimé confrère, se demande pourquoi rester dans une Église en déclin?

Alors, est-ce que c’en est fini de l’Église? Non, je suis convaincu que nos Églises, celle réformée à laquelle j’appartiens, et les autres ont pour mission de soigner aussi les marges. Le message que nous portons par nos paroles en chaire a à être traduit en actes, en gestes auprès de tous ceux qui ne sont pas là le dimanche matin. Nous avons quelque chose à partager avec ceux et celles qui souffrent d’une parole dite un jour, par un « chrétien bien pensant », notamment et qui a fait plus de mal que de bien. Nous avons à répondre présent à ceux et celles qui veulent parler de foi, de spiritualité, de doutes, de questions existentielles mais qui ne veulent pas aller sonner chez un pasteur ou un prêtre installé. Rassurez-vous, il existe des possibilités de vivre sa spiritualité dans un cadre différent de celui du culte dominical. Je prends un exemple parmi d’autres tirés de l’excellente initiative du site spiritualites.ch de regrouper sous une seule adresse des offres de spiritualités protestantes: les célébrations Oasis Nomade où des ateliers offrent des manières diverses de vivre et d’exprimer sa spiritualité. Un rendez-vous à la marge de nos cultes. Et c’est très bien.

Mais une question me revient: est-ce toujours nous qui apportons. Et si nous recevions, nous professionnels et bénévoles de nos Églises, quelque chose de précieux de la part de ceux que nous rencontrons dans les marges justement.

C’est ce que je vis à La Margelle, lorsque j’accueille celles et ceux qui nous contactent pour aborder ensemble ce qui fait leur quotidien. Le site de La Margelle consacre d’ailleurs une page sur ce que nous appelons « Spirituel », peut-être pour rassurer les « écorchés de la foi ». La margelle est aussi le muret d’un puits où il fait bon se reposer.

C’est aussi ce que je vis en tant que bénévole à La Lanterne, l’aumônerie de rue en Ville de Neuchâtel et proche voisine de La Margelle. Je vis de belles tranches d’humanité, parfois au ras des pâquerettes, mais c’est cela pour moi rejoindre chacun dans son unicité. Oui, on peut prier pour la paix dans le monde et la justice universelle, c’est très bien. Mais on peut aussi s’arrêter pour écouter celui ou celle qui ne comprend pas pourquoi certains services sociaux ne lui fichent pas la paix ou qui est convaincu que la justice est mal foutue!

En ce temps de presque Noël, c’est dans la marge que Jésus vient naître, au milieu d’animaux puants, avec une mangeoire tarabiscotée et une couverture de paille et ce sont nos églises plus ou moins bien chauffées, plus ou moins confortables, qui résonneront au son de cantiques de circonstances.

Pour une part non négligeable de personnes que je rencontre tout au long de l’année, ceux des marges, les « marginaux » comme on les appelle, Noël sera un jour comme un autre, un peu plus terne peut-être, mais je crois que l’amour de Dieu les rejoint d’une manière ou d’une autre. Et si c’était par nous? Comment? Soyons créatifs…

Orgueil? Vous n’y pensez pas

Dans l’un de ses billets, mon estimée collègue Diane Friedli partage son impression que s’exposer [sur internet] peut avoir quelque chose d’orgueilleux.

Pour faire partie de ceux et celles, encore trop peu nombreux, qui « s’exposent » sur internet et les réseaux sociaux, je dois avouer que je me suis aussi posé cette question, mais la réponse s’est vite imposée: plutôt qu’un « péché d’orgueil » – je laisse cette considération à une compréhension catholique fondamentaliste – j’y vois plutôt une formidable opportunité de nous adresser à tous ceux qui ne sont pas (ou pas souvent) des nôtres. J’aimerais relever quelques considérations qui justifient mon engagement dans le monde de l’internet et des réseaux sociaux :

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Si Gabriel m’était conté…

Texte biblique: Évangile selon Luc 1, 5-20

🎙Méditation à écouter aussi sur le podcast, lue par Richard Jeanneret.

Que les hommes sont incrédules!

Pourquoi peinent-ils tant à croire une bonne nouvelle?

Des mal-croyants, je vous dis. Rien que cela, ni plus, ni moins!

Excusez-moi, vous me reconnaissez, n’est-ce pas ? Mais oui, allez un petit effort, vous avez certainement déjà entendu parler de moi, c’est évident.

Je m’appelle Gabriel et je suis un ange.

Un messager de Dieu, un envoyé, un porteur de bonnes nouvelles.

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Tout se paie… Tout se mérite… Tout est amour… Tout est don!

Texte biblique : Évangile selon Luc 23-33-43.

Tout part d’un texte, d’une maxime, puis d’une autre.

Chers Amis,

Pour le message de ce matin, j’aimerais m’attarder sur deux maximes qui ont nourri ma réflexion. Deux maximes qui ont des allures de jugement définitif et à l’emporte-pièce. La première : « Tout se paie un jour! » Une sentence qui nous fait certainement réfléchir à deux fois avant de nous risquer à prendre des initiatives. Un avertissement qui nous fait plutôt renoncer, parce qu’on n’a pas du tout envie de payer le prix fort.

C’est ce qui m’est venu d’abord à la lecture de l’Évangile de Luc relatant la crucifixion de Jésus : « Tout se paie un jour! » Les enseignements du prophète, les signes de guérison, le fait qu’il parle au nom de Dieu, les risques qu’il pouvait faire courir à la Paix romaine, ses critiques envers des religieux plus attachés à la Loi qu’à l’amour du prochain ont fini par payer : jugement, condamnation, crucifixion. Et comme si tout cela ne suffisait pas, moqueries et blasphèmes des chefs religieux, des soldats et d’un des malfaiteurs pendus aux côtés de Jésus.

C’est peut-être ce que l’histoire a retenu de l’événement de ce jour-là au lieu-dit Le Crâne.

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