Ma petite boîte à outils

À la mi-mars, Philippe Golaz a publié sur son blog L’Eglise sur internet à l’heure du coronavirus. Il y présente réflexions personnelles, plate-formes, outils et matériels pour être Église autrement.

En relisant ce billet, j’ai eu envie de partager ma boîte à outils, celle du (modeste) blogueur que je suis.

Le matériel

Rien de bien extraordinaire ni d’onéreux.

L’essentiel :

  • Un carnet et un stylo (marque, modèle et format laissés à votre appréciation). C’est tout bête, mais ça ne prend pas de place et c’est utile pour écrire le début de quelque chose, la fin d’autre chose, une citation, une référence, un contact et tant d’infos pouvant se révéler utiles.
  • Un MacBook Pro. Pas besoin du dernier modèle, le mien est âgé de 7 ans environ.

Ce qui suit est optionnel :

Quelques outils

C’est une sélection de trouvailles que je teste. Juste histoire de ne pas les oublier trop vite. Ou de les oublier, en disant que je les ai testées.

Nicolas Friedli propose un Guide de démarrage rapide pour lancer son blog.

L’écriture

Mon blog

Pour la rédaction de mes billets de blog, je viens de découvrir le langage Markdown pour écrire vite et bien, sans distraction. J’utilise l’éditeur MacDown.

Connaître quelques codes simples et le tour est joué. Juste être concentré sur le contenu. La forme peut attendre, d’autant plus qu’elle s’adaptera au média : web ou document.

Cet outil me sera aussi utile dans mes rédactions futures, également pour les textes destinés à être formatés, puis imprimés souvent au format A4.

Ensuite, je copie ces textes dans WordPress qui me sert à animer mon blog.

Multimédia

J’ai ouvert un podcast chez Anchor.fm. J’y dépose mes enregistrements de méditations et prédications. Avant publication, je fais un peu de montage audio basique au moyen d’Audacity : amplifier, normaliser, couper, mixer. C’est vraiment du basique.

J’ai tenté la vidéo au moyen de QuickTime. Je n’ai pas tenu le rythme d’une vidéo par mois. Je dépose mes vidéos et celles de collègues, envoyées pour les cultes à l’emporter de la paroisse de La Neuveville, sur ma chaîne YouTube. Un montage rudimentaire à l’aide d’iMovie (sur Mac) : ajout de textes, coupures et mixage de séquences.

Flux et blogs

J’utilise Feedly comme lecteur de flux. Ainsi, je suis les blogs et contenus qui m’intéressent vraiment, sans être noyé par une avalanche de news qui ne m’intéressent pas vraiment ou si peu, et qui me sont imposés par les réseaux sociaux.

Si des articles me parlent, je les conserve dans Pocket1 en vue de ne pas les perdre.

Intéractions

Les interactions devraient se jouer sur le blog, par les commentaires des visiteurs. La plupart préfèrent aimer ou liker une publication sur Facebook sans autre forme d’interaction, soit commenter la publication sur ce même Facebook. Toutes ces marques d’intérêt se perdent, à l’image de ce qui est dit dans ce commentaire. J’encourage donc vivement la migration de commentaires à la suite de mon article. Les commentaires sont pérennes.

Une autre possibilité serait de se commenter entre blogs. Le commentaire deviendrait un article citant le blog de départ. Une manière de renforcer le maillage du réseau. C’est ce que je fais ici, en partant d’un article du blog-ami de l’ami Philippe Golaz.

Réseaux sociaux

Je suis de moins en moins convaincu par Facebook.

Je décide de faire une pause dans mes publications. C’est un choix. Je n’aurai que peu d’interactions sur ce réseau-là. Ce qui m’intéresse, je le garde dans Pocket. S’il y a possibilité de répondre à un article, dans un blog ou un site, je le fais. Sinon, je m’abstiens ou mieux,j’en fait un article sur mon blog en citant la source.

Je suis conscient que mes commentaires (parfois lofoques) laissés sur Facebook se perdront. C’est peut-être tant mieux. Sans doute qu’ils ne seront pas vraiment ni définitivement perdus.

Une publication sur ce réseau est théoriquement visible dans le flux, mais le flux est dense et ladite publication se perd très vite. Impossible de faire des recherches pertinentes, de retrouver ou rédiger des articles structurés. Je l’ai déjà expliqué.

Partage de photos.

Je partage une image personnelle par jour sur Instagram. Un titre, quelques hashtags et c’est tout ! Je pourrais aussi le faire sur mon blog, peut-être à un rythme moins soutenu, une par semaine, par quinzaine, quand je veux ?

Donc pour résumer :

Si je devais synthétiser mes choix du moment, en juin 2020, je retiendrais ceci :

  • Ma page Facebook aussi peu que possible
  • Mon Blog perso aussi souvent que nécessaire
  • L’utilisation du langage Markdown
  • Le tri dans les flux intéressants pour moi et que pour moi
  • Des archives de pages, articles à conserver et à reprendre.

Et le reste sera adapté au fur et à mesure.


  1. À voir si je garde, ou si je trouve une autre alternative. 

Ce bon vieux papier

Voilà maintenant un peu plus de 5 semaines que nos paroisses ont appris à se réinventer dans leurs manières d’être et de rester en lien avec leurs fidèles. J’ai été touché par la créativité des uns et des autres, utilisant les moyens de communications tels qu’internet, les réseaux sociaux, les lettres d’informations. Je suis persuadé que chaque offre répond à des demandes et qu’il y a de la place pour tous et pour chacun.

Le choix du support papier est-il encore pertinent, à l’heure où tout se passe sur des écrans ? Qu’en pense le diacre connecté que je suis ?

Un peu plus d’un mois, c’est le bon moment pour faire un premier bilan des cultes à l’emporter que la paroisse de La Neuveville a mis en place. Je reviens ici sur la genèse du projet et son évolution présente et future.

Au commencement… le papier

Dès le 20 mars, nous, ministres, avons réfléchi à une manière de proposer une « nourriture spirituelle » à nos fidèles paroissiens en lieu et place du culte dominical. J’ai pensé à un culte sous forme vidéo, comme d’autres paroisses l’ont fait et bien fait. Mais, un mois plus tôt, lors d’une conférence aux aînés, qui sont aussi ces paroissiens habitués, j’ai pu constater que la majorité n’avait qu’un accės limité à internet, ou plutôt une utilisation limitée d’internet (par exemple la messagerie, Whatsapp ou Skype) ou pas de connexion du tout. J’ai alors imaginé des « cultes à distance » sous format papier. Ma proposition a été acceptée.

Le cadre est relativement simple : chaque semaine et à tour de rôle, les officiants rédigent un culte selon un canevas de 4 pages. On y retrouve une structure liturgique classique mais modulable : accueil, prière (et louange), lectures bibliques, méditation-prédication, prière d’intercession, bénédiction. Deux chants sont proposés, qui peuvent être remplacés par d’autres connus des lecteurs. Rien n’est imposé. À la fin du document, les numéros de téléphones des ministres et du secrétariat pour d’éventuels contacts.

Cette forme correspond bien à mes collègues qui privilégient l’écriture au multimédia. Elle ne demande pas d’investissement matériel autre que ce que nous utilisons habituellement et s’adapte et au public que nous visons : des paroissiens habitués plutôt à la lecture. C’est en tout cas, le prérequis qui était le nôtre.

Le secrétariat a établi une première liste d’adresses, a imprimé et envoyé les courriers.

Un premier envoi à une trentaines de ménages, touchant une quarantaine de personnes a rencontré un joli succès manifesté par de nombreux mercis. La reconnaissance du conseil de paroisse nous a incités, mes collègues pasteurs et moi, à continuer semaine après semaine. Le culte est préparé pour le mercredi et envoyé ce même jour pour arriver dans les boîtes aux lettres le vendredi au plus tard.

Je n’imaginais pas grand-chose de plus.

Deuxième étape… le papier en ligne

Soufflée par le conseil, l’idée a été d’offrir ces cultes à distance à un public plus large que nos seuls habitués. J’ai créé une page dédiée sur le site de la paroisse, relayée sur la page Facebook de la paroisse et la lettre d’information.

On y a listé les cultes sous format .pdf et ajouté quelques textes méditatifs.

« Culte à distance » dit sans doute quelque chose de ce qu’ils veulent être. Mais on retient certainement d’abord la distance. Pas très rassembleur…

Le semi-confinement a vu fleurir des offres de repas à l’emporter de la part d’établissements publics. Nous avons donc renommé nos cultes à distance, « cultes à l’emporter ». Ainsi, les destinataires les « consomment » à l’heure et dans le lieu qui leur sont favorables.

Troisième étape… le papier et le site

Le simple fait de mettre en ligne des documents .pdf n’est pas pertinent. Et j’ai été rendu attentif au fait que de plus en plus d’internautes consultent les sites sur smartphones et que le format .pdf n’est pas toujours optimal pour de petits écrans.

J’ai alors mis en ligne le culte à l’emporter sous forme d’article sur le site. Je l’ai agrémenté de vidéos, de chants, de l’enregistrement audio de la méditation ou d’autres parties du culte, de liens pour le rendre interactif. Mes collègues ont suivi le mouvement. Une collègue a même fait le choix de la vidéo. Je leur en suis reconnaissant.

Ainsi, aujourd’hui, pour le 3e dimanche après Pâques, le culte à l’emporter est envoyé sous format papier à plus de 50 destinataires, il est en ligne sur la page d’accueil du site paroissial, il est archivé sur la page dédiée et peut être consulté en ligne.

L’idée a fait son chemin et a été reprise par la paroisse de Delémont. Elle ne demande qu’à essaimé et à être adaptée à chaque communauté.

Quatrième étape : et après ?

Même si nous n’en sommes pas encore là, la question de l’après se pose : allons-nous continuer d’offrir des cultes à l’emporter si nous célébrons à nouveau dans notre église ? Je suis persuadé que nous avons tout avantage à ne pas abandonner. À poursuivre la mise en ligne de ces cultes qui pourraient être ceux célébrés le dimanche matin.

D’abord, parce que nous avons atteint des personnes qui ne venaient plus au rassemblement dominical. « L’église, c’est devenu un peu loin pour nous… Mais, avec les cultes que nous recevons, ça nous fait du bien. » m’a dit l’un des destinataires. Quelqu’un d’autre m’a affirmé : « En lisant ces cultes, je me sens en communion avec la paroisse. J’en suis très heureuse. »

Ensuite, nous permettons à des personnes de célébrer à un autre moment, quand c’est bon pour elles, le soir, le matin, dans la journée ou la semaine, sur le balcon ou dans le jardin.

Enfin, parce que j’aimerais que toute la créativité qui a fleuri pendant cette crise ne soit pas justement une « créativité de crise » et qu’une fois revenus à une situation presque normale, nous retrouvions nos habitudes… normales.

Enfin, et pour conclure

Le papier a été une alternative judicieuse là où je suis, là où nous sommes. Elle prend en compte le public-cible auquel nous nous adressons. Elle rencontre une reconnaissance certaine qui nous est rappelée lors d’entretiens téléphoniques. La mise en ligne est  une complémentarité bienvenue et permet à un nombre plus large de profiter de cette offre. Sans mettre en œuvre de gros moyens, cette initiative correspond à une manière de faire connue et confortable. Cela a sûrement motivé mes collègues à y prendre part. Son pendant est qu’elle ne nous a pas trop bousculés et ne nous a pas fait sortir de notre zone de confort. Frustrant ou rassurant ? À chacun de répondre.

Cette manière de faire nous a permis modestement de raviver  le sentiment d’être relié à la communauté, de faire partie de cette famille, même si les liens rapprochés ne sont pas permis. Rien que pour cela, nous éprouvons une certaine satisfaction.

Un article qui pourrait vous intéresser également : En un mot : communiquer.

Vous trouverez d’autres textes méditatifs ou des prédications ici.

Image par congerdesign de Pixabay

 

Le Théo-Logis

Comme d’autres avant moi, je me lance à mon tour dans le billet-vidéo. J’ai hésité, résisté, longtemps à choisir cette manière d’être au monde connecté. J’ai longuement balancé entre rester fidèle à l’écriture seule et l’expression visuelle. Finalement, je me lance sans renoncer pour autant à l’écrit. Et, ma foi, le résultat n’est pas si mal pour une première…  Enfin, ce n’est que mon avis.

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Être Église autrement

L’actuelle pandémie de coronavirus impose des mesures de prévention et des recommandations sévères non seulement dans la société, mais aussi, et évidemment dans les paroisses et la vie de l’Église (voir mon billet du 6 mars). Ces mesures touchent plus particulièrement les aînés qui sont, pour une bonne part, les plus présents dans nos assemblées. Ainsi, la plupart des activités collectives sont annulées : soupes de carême, spectacles, réunions, assemblées annuelles. Suite à la décision du Conseil fédéral du 13 mars, les Églises ont annulé toutes leurs activités, rencontres et cultes. Les services funèbres connaissent aussi des adaptations allant d’une stricte intimité de la famille à des recommandations visant à protéger les personnes présentes.

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Église et évangélisation à l’ère du numérique

Il s’agit de la synthèse de la conférence-discussion que j’ai animée le jeudi 20 février dans le cadre de la rencontre des aînés organisée par la paroisse de La Neuveville. Une dizaine de personnes étaient présentes et se sont montrées intéressées. J’aurais pu craindre que le sujet ne les concerne pas. Bien au contraire.

Une question pour commencer?

Où est l’Église aujourd’hui? Plutôt que Qu’est-ce que l’Église?

Un bâtiment, une communauté, une institution. L’Église est là où les gens se réunissent autour du Christ et il y a différentes propositions sur le site Spiritualites.ch.  Elle est là avec toutes les générations. L’Église est là où les gens sont. Ils sont sur internet, mais pas que… Ainsi, il ne s’agit pas de jouer la « vraie vie » contre le monde virtuel, mais de les réunir.

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